Le Premier ministre annonce une nouvelle prérogative pour les opticiens… qui existe déjà!
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Le 6 avril, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé à la presse ses projets de réforme du système de soins. Parmi les 16 mesures figure le droit, pour les opticiens, « d’adapter des verres sans faire repasser le patient par l’ophtalmologue ». Présentée par la presse grand public comme une nouveauté, cette prérogative est cependant déjà inscrite dans la convention Cnam ainsi que dans la loi.
Largement reprise par les médias ce week-end, le programme santé du gouvernement fait la part belle aux délégations de tâches. Il prévoit de simplifier « 16 actes médicaux du quotidien », en autorisant les opticiens à adapter les ordonnances de verres correcteurs. Cette possibilité existe cependant depuis longtemps pour les renouvellements et a été récemment étendue aux primo-prescriptions sous réserve d’obtenir l’accord écrit du prescripteur. Cette mesure est en effet inscrite dans la loi Rist, votée l’année dernière, qui consacre ce droit ouvert un an avant par la convention Cnam.
Sans être une vraie nouveauté, l’annonce de Gabriel Attal peut cependant être interprétée comme une avancée : elle augure en effet d’une publication imminente des textes d’application de l’article L4362-10 du Code de la santé publique, qui mentionne ce droit d’adaptation des primo-prescriptions depuis mai 2023. Sa diffusion dans les médias devrait également permettre d’améliorer sa connaissance par les porteurs.
Vincent Dedes, président du Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France) a commenté les annonces du Premier ministre dimanche 7 avril, sur le plateau de BFM TV. Il a estimé que la mesure « peut être utile puisque parfois les patients gardent les ordonnances dans leur tiroir et ne vont pas forcément les utiliser immédiatement ». Il estime que le « challenge est désormais de mettre en place des outils de communication. Les opticiens peuvent déjà renouveler nos ordonnances, pendant 5 ans si vous avez moins de 42 ans, pendant 3 ans si vous avez plus de 42 ans. Il fallait théoriquement nous informer mais c’était un petit peu difficile. Cette mesure va probablement favoriser la mise en place de canaux de communication qui vont être utiles aux 2 professions. L’accord de l’ophtalmologiste est un gage de sécurité pour les patients », a-t-il déclaré.