Adaptation des primo-prescriptions par les opticiens : “aucune sécurité pour le patient”, selon les ophtalmos (Snof)

Publié le 08/10/2024

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Le Syndicat national des ophtalmologistes (Snof) a présenté ce matin la 6ème édition de son enquête réalisée avec le CSA sur les délais d’obtention d’un rendez-vous*. A cette occasion, son président Vincent Dedes a rappelé l’opposition des prescripteurs aux modalités de modification d’une primo-prescription par les opticiens.

Interrogé par Opticien-Lunetier sur le recours formé cet été par les organisations professionnelles d’ophtalmologistes et d’orthoptistes contre le décret fixant les modalités de l’adaptation des primo-prescriptions des équipements optiques par les opticiens, Vincent Dedes a confirmé qu’une saisine du Conseil d’Etat avait été faite. Une réponse est attendue d’ici la fin de l’année. « Ce décret ne va pas dans le bon sens. Nous n’étions pas opposés à cette mesure au départ, mais le texte a été mal écrit suite à un lobbying plutôt mal fait. Il n’y a aucune sécurité pour le patient », a dénoncé le président du Snof. Le syndicat critique le fait qu’il puisse n’y avoir « aucune trace de la demande de l’opticien » et met en avant les risques pour le patient, par exemple dans le cas de décompensation d’un diabète, qui peut provoquer une modification de la réfraction. Dans l’attente, il « travaille avec les syndicats d’opticiens, Fnof et Rof, pour avoir des outils de communication performants » entre les deux professions.

Le Snof a également formulé ses propositions pour le PLFSS 2025, dans l’objectif d’atteindre un délai médian de rendez-vous de 15 jours l’année prochaine :

  • continuer à amplifier le travail aidé en collaboration avec les orthoptistes, infirmiers, opticiens (25 % des cabinets ont au moins un opticien dans leur équipe, selon le syndicat) et assistants médicaux, tout en améliorant la lisibilité des rôles en fonction des compétences de chacun (le Snof a déjà initié cette démarche en proposant une définition claire du cabinet ophtalmologique en juin dernier) ;
  • développer les sites multiples pour un meilleur maillage territorial notamment dans les territoires en difficulté, en y associant la télémédecine et les orthoptistes ;
  • continuer à lutter contre les fraudes des centres de santé et légiférer en faveur d’un cadrage renforcé de la téléexpertise pour éviter toutes dérives ou abus.

*L’étude CSA/Snof sur les délais en ophtalmologie a été réalisée du 30 mai au 14 juin 2024. Selon ses résultats, le délai médian d’obtention d’un rendez-vous par téléphone ou internet pour un nouveau patient atteint 19 jours pour un contrôle périodique (21 jours par téléphone, 17 jours par internet). Le délai moyen est de 43 jours. « En moyenne, les délais (médians) ont été raccourcis de 22 jours depuis 2019, soit 3 semaines. 60 % des rdv sont donnés à moins d’un mois et 25 % sont obtenus en moins de 7 jours. Ces résultats viennent s’ajouter à la hausse de rendez-vous obtenus – + 11 % depuis 2019 – qui s’explique notamment par le développement rapide du travail aidé, le développement des cabinets multiples, l’efficacité croissante des protocoles organisationnels et la stabilisation de la démographie des ophtalmologistes. Pour preuve, la proportion de rdv obtenus par téléphone dans le cas d’un contrôle périodique est supérieure de 3 points lorsqu’un ophtalmologiste exerce en cabinet de groupe (76 % vs 73 % seul) », explique le Snof.

Enquête Snof-CSA 2024 délais rdv ophtalmologie

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