Les ophtalmos, champions des dépassements d’honoraires

L’Assurance maladie vient de publier son rapport de propositions pour 2025, qui analyse l’évolution des charges et des produits pour améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses. Le document n’aborde pas le secteur de l’optique mais apporte plusieurs enseignements sur les ophtalmologistes, qui se distinguent par la fréquence et le montant des dépassements d’honoraires.

68 % des ophtalmologistes sont en en secteur 2 et la moitié d’entre eux n’adhère pas aux options OPTAM/OPTAM-CO (engagement à maîtriser les dépassements d’honoraires). La spécialité est dans le top 3 des professions médicales en termes d’honoraires totaux, avec 2,2 milliards d’euros facturés en 2022 (dont 28 % de dépassements d’honoraires), derrière les radiologues (3 milliards d’euros) et les chirurgiens (2,7 milliards d’euros).

Le taux de dépassements d’honoraires des ophtalmologistes est également assez élevé, à 39 % (à titre de comparaison, il est de 44 % pour les gynécologues-obstétriciens, de 37 % pour les anesthésistes et de 31 % pour les ORL). C’est d’ailleurs celui qui a enregistré la plus forte croissance entre 2021 et 2022, avec une augmentation de 8,3 %.

Les ophtalmologistes sont, de loin, en tête du classement des files actives (nombre de patients ayant réalisé au moins un acte dans l’année auprès du professionnel), avec environ 4 400 personnes en moyenne en 2022. Suivent les anesthésistes (2 376 patients), les dermatologues (2 315) et les ORL (2 257). Entre 2017 et 2022, la file active moyenne des ophtalmos a augmenté de 222 personnes.

Les audioprothésistes dans le viseur

Le rapport liste 30 propositions pour améliorer l’efficience du système de soins. Aucune ne concerne directement le marché de l’optique. Les audioprothésistes sont en revanche toujours dans le viseur de l’Assurance maladie, qui veut intensifier la lutte contre la fraude tout particulièrement dans ce secteur, espérant ainsi récupérer 30 millions d’euros en 2025 (sur un total de 420 millions). L’Assurance Maladie annonce, dans ce cadre, « examiner avec les représentants de la profession des audioprothésistes le scénario de suppression de la possibilité conventionnelle de télétransmission sans carte Vitale face à des pratiques frauduleuses dont le nombre a fortement progressé ».