L’UFC-Que Choisir dénonce les dépassements d’honoraires des ophtalmos

Publié le 22/02/2024

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L’UFC-Que Choisir rend publiques des données sur l’ampleur des dépassements d’honoraires pratiqués par les médecins de huit spécialités libérales, dont l’ophtalmologie. L’association demande aux pouvoirs publics de « mettre un terme à cette envolée du prix des soins ».

Sur la base de la collecte et de l’analyse de données de la Sécurité sociale, l’UFC-Que Choisir dresse un panorama précis du niveau des dépassements d’honoraires pratiqués. Son enquête montre que selon les spécialités, les honoraires pratiqués pour une consultation sont jusqu’à 2,5 fois plus onéreux d’un département à l’autre. Pour notre secteur, le tarif d’une consultation en ophtalmologie est de 43,8 euros en moyenne mais il atteint 65,5 euros dans le département le plus cher (Paris). Les dépassements se montent en moyenne à 13,8 euros, avec un maximum de 35,5 euros.

Par ailleurs, pour l’ensemble des huit spécialités étudiées*, au moins un département a un tarif moyen correspondant au tarif opposable (dépassement moyen nul) : « il s’agit généralement de départements ruraux et relativement peu dotés en médecins. Les zones aux tarifs les plus élevés tendent quant à eux à être l’Île-de-France (en particulier Paris et les Hauts-de-Seine), ainsi que les départements littoraux du Sud, et d’autres comportant de grandes métropoles, c’est-à-dire des départements où la démographie médicale est plutôt relativement moins défavorable. Ainsi, comme nous le montrons dans nos études sur la fracture sanitaire depuis 2012, les patients tendent à résider soit dans un ‘désert géographique’ (peu de médecins), soit dans un ‘désert financier’ (médecins relativement plus nombreux, mais aux tarifs très élevés), et donc à être pris au piège d’une manière ou d’une autre », commente l’UFC-Que Choisir.

2 ophtalmos sur 3 pratiquent des dépassements

Pour l’association, cette situation est due à « l’intolérable laisser-faire des autorités » et la part croissante des spécialistes autorisés à facturer des dépassements : en 2021, cela concernait 66,7 % des ophtalmologistes, contre 58,8 % en 2016. Et, « dans la mesure où la vague de départs en retraite des médecins issus de la génération du baby-boom ne fait que commencer, si les autorités ne prennent pas de mesures courageuses, au vu de la démographie médicale le risque que ce phénomène s’accélère et s’aggrave est particulièrement aigu ». En parallèle, les médecins libéraux réclament une revalorisation des tarifs opposables des cotisations qui, si elle est acceptée, pourrait engendrer un effet d’aubaine, les praticiens pouvant profiter de la hausse du tarif de base pour augmenter leurs honoraires.

L’UFC-Que Choisir formule ainsi 3 demandes :

– conditionner d’éventuelles augmentations des tarifs de base de la Sécurité sociale à une réduction effective des restes à charge pour les usagers ;

– fermer l’accès au secteur 2 hors OPTAM (Option pratique tarifaire maîtrisée) pour les nouveaux arrivants ;

– lancer un chantier visant l’adhésion à terme de tous les spécialistes installés en secteur 2 à l’OPTAM, « qui ne peut plus rester optionnelle ».

L’UFC-Que Choisir rappelle aussi qu’elle a saisi le Conseil d’État pour faire sanctionner l’inaction gouvernementale sur l’accès aux soins et enjoindre l’exécutif à agir. Elle invite les consommateurs à signer la pétition « J’accuse l’État », qui a obtenu plus de 115 000 signatures depuis son lancement en novembre.

*Anesthésistes, cardiologues, dermatologues, gastro-entérologues, gynécologues, ophtalmologistes, pédiatres (0-2 ans) et psychiatres.

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