Les 13 000 magasins d’optique sont “un levier d’accès aux soins visuels”, selon le Rof
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Interpellé sur les réseaux sociaux par Vincent Dedes, le président du Snof, au sujet de la télémédecine en soins visuels, le Rof s’est déclaré favorable à cette pratique, quand elle est effectuée dans le respect du cadre légal. Il demande aux organisations d’ophtalmologistes l’ouverture de discussions dans l’objectif de construire un protocole de coopération pour améliorer l’accès aux soins dans les zones sous-dotées prescripteurs.
Revenant en préambule sur les difficultés d’accès à l’ophtalmologiste qui persistent, voire s’aggravent, dans diverses régions, le Rof rappelle qu’à ce jour, la téléconsultation est légale au sein des magasins d’optique. « Ce dispositif est essentiel pour garantir l’accès aux soins visuels des Français, et les opticiens ont un rôle majeur dans son déploiement, à travers l’investissement qu’ils engagent pour proposer ce service, en collaboration avec les ophtalmologistes et les orthoptistes », souligne le syndicat. Il déclare en revanche n’être pas favorable aux « autres dispositifs de télémédecine en optique, souvent qualifiés de ‘télé-expertises’ », en expliquant ces procédés : « Le plus souvent, après avoir administré un questionnaire médical, l’opticien réalise une réfraction dont les résultats sont envoyés à un ophtalmologiste à distance qui interprète les résultats en différé et délivre, le cas échéant, une ordonnance, sans échanges avec le patient. De tels dispositifs ne sont pas conformes au cadre législatif et réglementaire actuel. »
Le Rof veut cependant contribuer à l’amélioration de l’accès aux soins visuels. Il estime que « la présence de 13 000 magasins d’optique sur le territoire, avec plus de 40 000 professionnels de proximité, constitue un levier d’accès aux soins visuels qui doit être mieux mobilisé dans un tel contexte ». L’organisation propose la mise en place d’un protocole national de coopération spécifique à la filière visuelle. « Ce protocole permettrait, tout particulièrement dans les zones en sous-densité médicale ou pour les publics les plus fragiles, de favoriser une prise en charge des patients respectueuse de leur sécurité sanitaire. Ce protocole pourrait se traduire dans un premier temps par des expérimentations nationale ou régionale, proposant de nouvelles façons de coopérer entre les 3 O au sein des territoires. » Le syndicat propose ainsi au Collège national professionnel d’ophtalmologie (CNPO) et au Snof de coconstruire ce protocole de coopération, en définissant conjointement des expérimentations et les modalités de mise en œuvre.