Délais de rdv, télé-expertise, communication avec les opticiens : les ophtalmos font le point
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Le Snof présente la 7e édition de l’enquête nationale réalisée par CSA sur les délais d’attente pour une consultation ophtalmologique. Son président Vincent Dedes rappelle en parallèle les positions du syndicat sur la téléophtalmologie et le droit de primo-prescription des opticiens.
L’enquête mesure régulièrement les délais de rendez-vous pour un nouveau patient, demandé par téléphone ou internet, en intégrant la proportion de rendez-vous non obtenus. Elle a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 2 466 ophtalmologistes exerçant hors hôpital, interrogés du 30 mai au 14 juin. Dans le cas d’un contrôle périodique, le délai médian pour un rendez-vous demandé par téléphone ou internet est désormais de 18 jours (contre 43 jours en 2019). Le délai moyen reste cependant élevé, à 42 jours (contre 64 en 2019), et 22 % des demandes se soldent par un échec (36 % en 2019). Pour une apparition de nouveaux symptômes nécessitant une consultation plus rapide, le délai médian est désormais de 4 jours quand le rendez-vous est demandé par téléphone (délai moyen à 7 jours). Les échecs ont en revanche augmenté en 6 ans, passant de 49 à 58 %. Le principal motif ici évoqué est que l’ophtalmologiste ne prend pas les urgences (au moins pour les nouveaux patients).
Pour le Snof, cette amélioration globale a été permise grâce à la généralisation des prises de rendez-vous en ligne, au développement du travail aidé et aux protocoles de coopération, ainsi qu’à l’ouverture de cabinets secondaires.
L’organisation espère maintenir cette dynamique et soutient pour cela, entre autres, le développement d’une télémédecine « pertinente et déontologique ». Sur cette question, « des solutions, plus proches du consumérisme, nous posent problème », répète Vincent Dedes. Il espère la mise en place d’un cadre strict à la faveur des Assises de la télémédecine, qui se déroulent cette année. La télé-expertise est ici particulièrement visée. « Il faut s’appuyer sur la HAS et le CNP de chaque spécialité. Ce sont eux qui définissent les bonnes pratiques, pas les plateformes commerciales », a-t-il ajouté.
Enfin, en ce qui concerne la nouvelle version du décret fixant les modalités de l’adaptation des primo-prescriptions par les opticiens, le président du Snof affirme que le dialogue ophtalmologistes-opticiens est désormais fluide et de bonne qualité. « Nous sommes en train d’échanger avec les représentants des opticiens pour s’accorder sur une réécriture du décret qui préserve la sécurité du patient et convienne aux 3 O, puisque les orthoptistes peuvent eux aussi prescrire. Mais l’actualité politique compliquée freine le processus », déclare Vincent Dedes.