UFC – Que choisir recommande une prise en charge intégrale du 100 % santé par l’AMO
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En parallèle des échanges qui montent en intensité entre le gouvernement qui souhaite mettre en place une contribution spécifique en 2025 pour les complémentaires santé et ces dernières qui évoquent, dans ce cas, une nouvelle hausse des cotisations, l’UFC – Que choisir refait surgir l’idée d’une « Grande Sécu ».
Hier, 28 janvier 2025, l’UFC – Que choisir a mis sur son site un article intitulé : « Inégalités d’accès aux soins essentiels. Exigeons une prise en charge publique à 100 % ». Jugeant le système de santé actuel « à bout de souffle », l’association « appelle à une réforme ambitieuse mais réaliste de ce financement ». Cet article s’appuie sur la mise en ligne conjointe d’un document d’une quarantaine de pages réalisé par le département des études et les résultats d’un sondage mené en novembre dernier auprès de 1 003 personnes sur les complémentaires santé.
Parmi les principaux chiffres à retenir de ce sondage :
- 93 % des répondants sont couverts par une complémentaire santé individuelle ou collective. (Pour 58 % des personnes sans mutuelle, le coût est le principal frein).
- 72 % des contrats individuels estiment que le coût de leur cotisation « pèse lourd » dans leur budget. Un taux qui baisse à 48 % pour les contrats collectifs.
Un rôle plus important de l’AMO
En conclusion de l’étude, l’UFC – Que choisir juge que « l’Assurance maladie obligatoire publique est plus efficiente économiquement, redistributive socialement, et capable de garantir un meilleur accès aux soins pour tous. En revanche, les financements de la santé via les organismes complémentaires perpétuent et entretiennent les inégalités sociales et sanitaires en raison de tarifs indexés sur l’âge, et de leur nature faiblement redistributive ».
Elle préconise ainsi une extension de la part de l’assurance maladie obligatoire et un « déplacement » du rôle des mutuelles « sur des soins supplémentaires, dont le recours ou le non-recours n’est pas de nature à impacter et accroitre des inégalités de santé ».
Et le 100 % ?
Dans cette logique, les paniers de soins inclus dans le 100 % santé en optique, dentaire et audio, devraient alors intégralement être pris en charge par l’AMO.
« Il s’agit d’une mesure de simplification, de transparence, et qui vise des conséquences favorables sur l’accès aux soins et la lutte contre les inégalités sociales de santé », explique l’association.
Pour financer cette réforme, elle demande la transformation « des cotisations privées quasi-obligatoires payées par les usagers du système de santé aux organismes complémentaires » en « cotisations publiques obligatoires ». L’organisme plaide enfin pour une réorganisation de la gouvernance du système de santé français en vue de la rendre plus démocratique et de mieux représenter les partenaires sociaux, les cotisants et usagers.