Les réseaux de soins sont « inutiles et dégradent la qualité », selon le SDA
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Alors que l’appel à candidatures du réseau Kalixia audio s’est clôturé hier 28 octobre, le SDA (Syndicat des audioprothésistes) estime que ces dispositifs sont inefficaces et « n’ont aucunement évité l’envolée de la fraude » dans ce secteur.
Le SDA déclare dans un communiqué que de nombreux audioprothésistes lui ont fait part « de leur perplexité devant les éléments demandés par la SAS Kalixia (nombre d’aides auditives délivrées, chiffre d’affaires, ratio de suivis/aides auditives…) », et se questionne « sur la finalité de la demande de ces informations confidentielles, qui ne sont pas exigées par l’Assurance maladie et ne disent rien de la qualité des pratiques ». Reprenant des éléments du rapport de l’Igas sur les réseaux de soins, le syndicat souligne que ces plateformes s’appuient sur des conventions conclues « sans négociation préalable, sans regard des pouvoirs publics, ni même des représentants des professionnels, ni des usagers », et opèrent « sans véritable contrôle ni contre-pouvoir », « hors de tout contrôle sanitaire ».
Il dénonce leur inutilité, pour lutter contre le développement de la fraude mais aussi pour améliorer l’accès aux aides auditives. La mise en place du 100 % santé « a permis à des centaines de milliers de Français d’accéder sans reste à charge à des soins coûteux, notamment dentaires et auditifs. Cette réforme gouvernementale a été une réponse à l’échec patent des réseaux de soins, qui n’ont jamais réussi à permettre l’accès à ces soins pour les plus modestes, tout en réduisant fortement pour leurs utilisateurs la liberté de choix de leurs opticiens, dentistes ou audioprothésistes. En participant à la marchandisation des soins des secteurs audio et dentaire, en agréant de nouveaux acteurs extérieurs à ces professions, les réseaux de soins n’ont aucunement évité l’augmentation de la fraude, mais ont également pu contribuer à la dégradation de la qualité des prestations », affirme le SDA.
Arguant de la hausse des tarifs des Ocam et de l’importance de leurs frais de gestion, l’organisation juge « légitime de questionner les pratiques, l’efficacité et le coût de ces intermédiaires » et rappelle que l’Igas a recommandé de « procéder à une évaluation juridique approfondie du dispositif conventionnel sur lequel reposent les réseaux de soins » et « d’améliorer la sécurité des données à caractère personnel et médical collectées par les réseaux de soins ». Le SDA appelle à une refonte complète de ces systèmes et à revoir la gestion de la gamme des aides auditives à prix libres dans le cadre d’une nouvelle négociation entre les pouvoirs publics, les Ocam et les représentants des professionnels.