Prévention de la myopie : les conseils à transmettre à vos clients
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La myopie a été une des thématiques majeures du dernier Congrès de la Société française d’ophtalmologie qui s’est déroulé en mai à Paris. Elle fait désormais l’objet de nombreuses études cliniques qui établissent des données solides, en termes de prévention et de prise en charge. N’hésitez pas à transmettre ces informations et conseils à vos clients, toujours insuffisamment informés sur le sujet.
Les risques de devenir myope peuvent être réduits en limitant l’impact (avéré scientifiquement) de certains facteurs environnementaux. Il convient ainsi de limiter les activités prolongées en vision de près (lecture, écrans…) : ne pas tenir trop près son livre ou son écran (distance d’au moins 30 centimètres), faire des pauses régulières (20 secondes toutes les 20 minutes en regardant un objet à près de 6 mètres), avoir un éclairage suffisant, limiter le temps quotidien consacré aux activités de près. Il s’agit aussi de privilégier les activités en extérieur, car la lumière du jour joue un rôle protecteur à partir de 40 minutes d’exposition quotidienne. Il est cependant recommandé de passer chaque jour 2 heures en extérieur pour réduire significativement le risque de myopie (selon le rapport SFO 2019 « Les myopies », piloté par les Professeurs David Gaucher et Nicolas Leveziel, chaque heure passée dehors chaque semaine diminuerait ce risque de 2 %). Le sommeil est également à surveiller : selon une étude menée sur 26 enfants myopes et 14 enfants non myopes de 8 à 15 ans, les enfants myopes ont une production nocturne de mélatonine plus faible et un rythme circadien de mélatonine retardé par rapport aux enfants ayant une vision normale. Des retards dans le sommeil et l’heure de réveil des enfants, ainsi qu’un sommeil de moindre qualité ont été constatés dans le groupe d’amétropes.
Dépister, corriger et freiner
Une étude récente intitulée DREAM (Polling et al.) met en lumière le lien entre l’âge du premier port de lunettes et le degré de myopie à l’âge adulte : les enfants équipés avant l’âge de 10 ans ont présenté la progression la plus significative, ce qui montre l’importance d’une intervention la plus précoce possible. Ceux qui présentaient une myopie de -3 D ou plus à l’âge de 10 ans présentaient un risque élevé de myopie élevée chez l’adulte. Il est donc important de faire contrôler la vision des enfants au plus tard à l’entrée au CP, et avant en cas d’antécédents de myopie chez au moins un des parents. Si la myopie est avérée, il faut bien sûr mettre en place une correction adaptée. Pendant longtemps, il était admis que sous-corriger la myopie permettait de la freiner en limitant l’accommodation de l’œil pour la vision de près. Cette stratégie s’est avérée inefficace et il impératif de corriger l’erreur réfractive dès le diagnostic en adaptant régulièrement la correction. Enfin, le 3ème enjeu est de freiner son évolution, les risques de complications liées à la forte myopie étant aujourd’hui clairement établis : la croissance de l’œil peut, à terme, générer des altérations rétiniennes importantes allant jusqu’à la cécité dans les cas extrêmes. Plusieurs solutions existent pour ralentir son évolution : verres, lentilles, atropine. Durant Le Mois de l’Enfant, L’Opticien-Lunetier fera un point sur chacune d’entre elles.