Extension des prérogatives des opticiens : le gouvernement fait traîner le dossier
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Interrogé par le député Christophe Marion (Renaissance, élu du Loir-et-Cher) sur l’opportunité de développer de nouvelles délégations de tâches entre les ophtalmologistes et les opticiens, le gouvernement n’évoque aucune évolution à court terme.
Par la voie d’une question écrite, Christophe Marion a attiré l’attention du ministre de la Santé sur la possibilité de décharger les ophtalmologistes des « visites de routine uniquement destinées à effectuer certaines mesures à des fins de contrôle, à vérifier l’acuité visuelle, pour éventuellement changer de verres correcteurs ». Il estime que ces tests de vue peuvent être réalisés par des « techniciens spécialisés » avec un médecin vérifiant en bout de chaîne leur qualité, s’assurant de l’absence de pathologie, avant de délivrer l’ordonnance de verres correcteurs et, si besoin, programmer une consultation en présentiel. Cela nécessiterait par exemple d’étendre le protocole Muraine aux opticiens, de revoir l’avenant 9 de la convention médicale pour ouvrir la télé-expertise aux opticiens et de faciliter l’exercice de ces tâches par les opticiens en mobilité.
Dans une réponse publiée le 14 novembre au Journal Officiel, le ministère rappelle que des évolutions ont récemment eu lieu pour faciliter l’accès aux soins visuels, en parallèle de l’augmentation des effectifs des paramédicaux de la filière. Il détaille notamment l’expérimentation en cours dans les régions Centre Val-de-Loire et Normandie, qui permet à certains opticiens habilités par l’ARS à réaliser des réfractions en Ehpad. « Au regard de la nature expérimentale du dispositif déployé, la généralisation ne devrait pouvoir être envisagée qu’en fonction des résultats de l’évaluation. Cette expérimentation permettra ainsi d’évaluer l’efficacité du dispositif avant tout déploiement (pertinence de l’intervention de l’opticien dans ces structures, faisabilité technique, difficultés rencontrées etc.) », explique le gouvernement, sans s’avancer davantage sur cette question. Il rappelle en outre que les compétences des opticiens ont été récemment élargies avec la loi les autorisant à adapter une primo-prescription, et que les orthoptistes peuvent désormais réaliser un bilan visuel, prescrire des verres et lentilles, et réaliser certains dépistages chez l’enfant.
Le ministère de la Santé ne semble donc pas envisager, du moins à bref délai, de nouvelles délégations de tâches ou protocoles de coopération pour votre profession.