EssilorLuxottica fait souffler un vent d’optimisme sur le secteur
Partager :
Le roadshow du géant de l’optique, intitulé « Autour de la Vision », se clôturera demain à Marseille, à l’issue d’une tournée de 8 dates. Au cours de ces soirées, EssilorLuxottica dresse le tableau des opportunités et des risques pour la filière, en invitant les opticiens à se positionner toujours plus comme des professionnels de santé.
« Le marché de l’optique est noble et porteur. C’est un marché sur lequel la France est reconnue comme une filière d’excellence », explique Prûne Marre, DG d’Essilor France, lors des rencontres « Autour de la Vision ». La dirigeante évoque les « vents ascendants » qui soutiennent la croissance du secteur, avec un focus particulier sur la hausse des besoins en santé visuelle, qui concernent aujourd’hui 45 millions de Français. Celle-ci est expliquée par Thierry Bour, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof), qui liste les trois cibles en jeu : les enfants et l’épidémie de myopie, les 16-75 ans et leur utilisation massive des outils numériques, et les plus de 75 ans. Ces facteurs de croissance sont porteurs dans un contexte d’optimisation de l’offre en santé visuelle, avec le développement du travail aidé et des sites secondaires dans les déserts médicaux, ou encore le renouvellement des équipements optiques chez les opticiens. Pour autant, celui-ci est « un peu en souffrance », regrette Thierry Bour, en pointant du doigt le manque de retour des opticiens vers les prescripteurs lors des RA. « Un bon moyen serait de s’engager dans le Ségur numérique et d’utiliser une messagerie sécurisée », conseille-t-il.
« Il faut apprendre à vendre le reste à charge »
Qui dit « vents ascendants » dit aussi « vents contraires ». Si le secteur est porté par des facteurs de croissance, il fait aussi l’objet de menaces. La première est, selon Prûne Marre, « le durcissement de l’environnement réglementaire », avec le récent vote de l’article 31 de la loi de financement de la Sécurité sociale, qui prévoit d’encadrer les marges des distributeurs des produits de la LPP. « Toute la filière s’est mobilisée. Nous avons pris des rendez-vous avec la DSS, Bercy, la DGE, pour expliquer aux pouvoirs publics les conséquences désastreuses que cette disposition pourrait avoir sur la filière. Ça a payé : le ministère de la Santé a confirmé que cette mesure ne s’appliquerait que sur le panier A. En parallèle, nous avons mené des discussions pour faire en sorte que ce panier ne soit jamais obsolète », rassure la DG d’Essilor France. La seconde menace qu’elle évoque est l’évolution du financement des Ocam, qui « sont de plus en plus sollicités et ont donc moins d’argent à consacrer à l’optique : à équipement égal, le reste à charge pour le consommateur va augmenter. Il faut apprendre à vendre ce reste à charge », ce qui passe par un renforcement du positionnement sur la santé visuelle. « L’idée est de passer d’un reste à charge subi à un reste à charge consenti. Il faut s’appuyer sur des marques auxquelles adhérent les porteurs », assure Prûne Marre. EssilorLuxottica met ici en avant les atouts du groupe : la satisfaction des utilisateurs des verres Varilux, la R&D qui développe les lunettes du futur, le parcours santé visuelle en 7 axes mis au point pour les opticiens partenaires ou encore les formations (notamment via l’outil Leonardo qui propose des modules sur tous les aspects du métier).
Les soirées du roadshow sont clôturées par une intervention de Peggy Bouchet, première femme à avoir traversé l’Atlantique à la rame en solitaire, en 1999. « L’audace se conquiert », explique-t-elle en relatant son parcours semé d’embûches : « Quand on est entrepreneur, on est aussi un aventurier, avec des échecs et des victoires. Sans prise de risques, il n’y a pas d’innovation. Prenez le risque de dire non, de tomber et de vous relever. Le mot ‘oser’ est très important. »