Vision des enfants : l’Agence de sécurité sanitaire sonne l’alarme sur les conséquences de la 3D

Publié le 06/11/2014

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Dans des travaux publiés ce 6 novembre, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) recommande que les moins de 6 ans, dont le système visuel est immature, ne soient pas exposés aux nouvelles technologies 3D stéréoscopique, et que leur utilisation par les enfants de moins de 13 ans soit modérée. Faites passer le message à vos clients !

 

Face au développement rapide de la 3D (au cinéma, à la télévision, sur ordinateur, consoles, etc), l’Anses s’est autosaisie afin d’évaluer les risques sanitaires potentiels liés à l’usage de ces technologies, notamment sur la vision humaine. Elle précise que la littérature scientifique disponible a permis d’identifier différents symptômes potentiels liés à l’exposition aux interfaces audiovisuelles en 3D, résultant de la fatigue visuelle due au « conflit accommodation-vergence ». « En effet, dans le monde réel, pour percevoir la profondeur et le relief, les yeux convergent et accommodent à la même distance, c’est-à-dire à la distance de l’objet observé. La technique de la restitution stéréoscopique (en 3Ds) ne permet pas de respecter ce principe physiologique. L’accommodation (sur un écran par exemple) et la vergence des yeux (sur un objet situé en avant ou en arrière-plan de cet écran) ne se font ainsi pas à la même distance », explique l’agence.

 

Effets sanitaires plus marqués chez les moins de 6 ans

Ce phénomène peut engendrer une fatigue et des douleurs péri-oculaires, la sensation d’œil sec, des troubles de la vision et des troubles extra-oculaires (maux de tête, douleurs au cou, maux de dos et aux épaules, baisses de performances dans les activités mentales, pertes de concentration). D’autres symptômes peuvent apparaître, notamment des vertiges ou des altérations de la perception de l’environnement (risque d’accident). « Chez l’enfant, en particulier avant l’âge de 6 ans, des effets sanitaires plus marqués liés au « conflit accommodation-vergence » des yeux pourraient apparaître, du fait du développement actif du système visuel pendant cette période (accommodation, vergence, maturation des voies visuelles, etc.) et ce, d’autant plus que la qualité des contenus 3D, en matière de confort visuel, s’avère très hétérogène, malgré l’existence de recommandations techniques », note l’Anses.

 

Des recommandations pour les ados et les adultes aussi

Forte de ces conclusions, l’agence déconseille l’exposition aux technologies 3D aux enfants de moins de 6 ans et recommande :

– que les enfants de moins de 13 ans aient un usage modéré des technologies 3D, et qu’ils soient, ainsi que leurs parents, attentifs aux éventuels symptômes induits

– que les personnes sujettes à certains troubles visuels (troubles d’accommodation, de vergence, etc.) et de l’équilibre limitent leur exposition à ces technologies, notamment dans des contextes d’exposition professionnelle.

– que les personnes ressentant des symptômes lors de l’exposition à des interfaces en 3D limitent leur temps d’exposition et consultent un ophtalmologiste afin de dépister d’éventuelles pathologies

– de ne pas se positionner trop proche de l’écran : en effet, plus le spectateur s’en éloigne, moins il subit de contraintes sur son système visuel

– de respecter les instructions des constructeurs de dispositifs 3D

– de conserver ses corrections optiques pendant la visualisation de contenus en 3D

– que les créateurs de contenus 3D limitent les effets produits en respectant les recommandations techniques existantes visant à produire des contenus de qualité

 

Enfin, l’Anses incite à la sensibilisation des professionnels médicaux et paramédicaux de la petite enfance et des ophtalmologistes sur les mécanismes mis en jeu lors de la visualisation d’interfaces en 3D. « Ainsi, ils seront en mesure d’informer les parents des symptômes et risques potentiels mais aussi des moyens d’y remédier », conclut-elle.

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