Quel que soit leur bord, les organisations professionnelles de la filière réclament toutes la suppression des remboursements différenciés pratiqués par les réseaux de soins, au motif que ceux-ci risquent d’accentuer le reste à charge subi, sur le marché libre, à l’issue de la mise en œuvre de la réforme du RAC 0. Cette demande est légitime et les arguments avancés par les différents mouvements tout à fait pertinents. Mais, pour l’heure, ils sont autant de coups d’épée dans l’eau.

Pas besoin d’être visionnaire pour comprendre que la suppression des remboursements différenciés a peu de chances d’aboutir. En effet, le ministère de la Santé a clairement pris position en faveur des réseaux de soins qui, selon lui, auront toujours un rôle à jouer pour les équipements optiques vendus en dehors de l’offre 100 % santé. L’amendement au PLFSS visant à supprimer les avantages fiscaux pour les contrats pratiquant les remboursements différenciés est quant à lui resté lettre morte.

La fin des réseaux de soins n’est sans doute donc pas pour demain et force est de constater que la profession aura beaucoup du mal à faire changer d’avis les pouvoirs publics qui, de toute façon, ont besoin des Ocam pour mener à bien la réforme du RAC 0 et, au-delà, la transformation du système de santé.

Néanmoins, l’argumentaire répété des organisations professionnelles aura au moins un mérite : celui d’ouvrir le débat et de sensibiliser l’opinion aux enjeux de la qualité des produits et des prestations
en optique. En ce sens, leur combat n’est pas vain : si les remboursements différenciés ne disparaissent pas, peut-être ne seront-ils plus un critère prioritaire pour les porteurs. La filière aura alors gagné, pas dans les textes mais sur le terrain.