Pour évaluer l’impact de la fabrication française auprès des porteurs de lunettes mais aussi des opticiens, L’OL[MAG] a réalisé une vaste enquête en ligne auprès de ses lecteurs*.
Ses résultats confirment l’engouement des clients pour les produits « de chez nous », qui se reflète dans vos achats et vos arguments de vente.
Le lieu de fabrication des produits, critère d’achat à part entière
Sensibilisés par les différents scandales relatifs à certains produits chinois et les délocalisations qui entraînent la fermeture d’usines en France, les consommateurs sont aujourd’hui nombreux à attacher de l’importance à l’origine des produits. Cette tendance se confirme dans notre secteur : 93% des opticiens sondés déclarent que leurs clients sont sensibles au lieu de fabrication des montures et des verres proposés. Un tiers d’entre eux (39% des indépendants et 20% des opticiens sous enseigne) constate qu’il s’agit même d’un critère d’achat décisif pour beaucoup de porteurs. Seuls 7% des opticiens relèvent que la plupart de leurs clients sont indifférents à l’origine des produits.
L’origine des produits touche davantage les jeunes presbytes et les seniors
Les jeunes seraient moins sensibles que leurs parents ou grands-parents au lieu de fabrication des produits. En effet, plus de 61% des opticiens observent que cette question touche surtout leurs clients âgés de 40 à 60 ans. Un tiers d’entre eux (33,5%) constate que cette tendance est particulièrement présente chez les plus de 60 ans. En revanche, les porteurs de 20 à 40 ans, sans doute en raison des fortes contraintes budgétaires qu’ils subissent, sont moins réceptifs : seuls 5% des opticiens jugent que cette cible est la plus sensible à l’origine des produits.
Un geste citoyen et un gage de qualité
La principale raison évoquée par les clients sensibles au Made in France est, pour 55% des opticiens sondés, la sauvegarde de l’emploi dans notre pays (une enquête du Crédoc publiée en novembre 2014 souligne en effet que 63% des personnes qui disent privilégier le Made in France portent un regard critique sur la mondialisation). Pour 40,5%, c’est la qualité, jugée supérieure pour les produits fabriqués en France, qui motive la préférence de ces porteurs. En revanche, l’impact environnemental n’arriverait qu’au second plan : seulement 4,5% des opticiens le cite comme raison principale de l’engouement pour la fabrication française.
Des clients prêts à payer plus cher pour du Made in France
Les porteurs sensibles au lieu de fabrication des produits sont conscients qu’il leur faut débourser un peu plus pour un article manufacturé en France que pour un article venant d’Asie. 34% des opticiens affirment que ces clients sont prêts à payer jusqu’à 5% plus cher et 48% qu’ils sont prêts à payer 5 à 10% plus cher voire plus ! Ils sont en revanche 18% (23% des opticiens sous enseigne) à constater que ces consommateurs, pourtant sensibles à cette question, ne sont pas prêts à débourser davantage et privilégieront le produit français s’il n’est pas plus onéreux.
Les montures Made in France s’affichent sur les facings
Face aux demandes croissantes des clients, les opticiens sont aujourd’hui nombreux à s’attacher eux aussi à l’origine des montures : un quart d’entre eux déclarent que les montures Made in France ou labellisées OFG représentent plus de 50% de leur offre. Cette moyenne cache cependant d’importantes disparités : ce chiffre monte ainsi à 29% des opticiens indépendants mais tombe à 14% pour les opticiens sous enseigne et à seulement 7,7% pour ceux qui sont partenaires de 3 réseaux de soins ou plus (contre 33,3% des opticiens hors-réseaux). Au global, 61% des opticiens (74% des opticiens sous enseigne et 77% de ceux partenaires de 3 réseaux de soins ou plus) déclarent aussi privilégier les produits fabriqués dans l’Hexagone dans la mesure du possible, les montures françaises représentant ici 25 à 50% de leur offre. Seuls 14% des sondés se disent indifférents à l’origine des montures qu’ils proposent.
Le verre français a la cote
En choisissant leur(s) verrier(s), 93% des opticiens ayant répondu à notre enquête se sont attachés au lieu de fabrication. Cela a même été un critère primordial pour 64% d’entre eux (57% des opticiens sous enseigne et 51,3% des opticiens partenaires de trois réseaux de soins ou plus, contre 69% des opticiens hors réseaux). Seuls 7% n’ont pas tenu compte de l’origine des verres en choisissant leur(s) verrier(s).
Le Made in France prend place aussi dans l’atelier
Même s’ils sont moins visibles par les consommateurs, les matériels et instruments conçus en France suscitent un vrai intérêt chez les opticiens : plus de la moitié d’entre eux attachent de l’importance au lieu de fabrication de ces produits. Près de 20% (15,4% des opticiens sous enseigne) déclarent que ce critère est primordial lors de leurs achats de meuleuse, d’outillages ou de matériel d’examen de vue. Pour 38%, il est un critère secondaire. Notons cependant que 43% des opticiens sondés n’ont pas tenu compte de l’origine des produits pour ces achats-là.
Marquage d’origine : opticiens et porteurs dans le flou
Made in France, Origine France Garantie, Fabrication française… : si 40% des opticiens sondés (45% des plus de 40 ans et 44% des opticiens hors réseaux) connaissent la signification des différents marquages, les autres s’y perdent un peu voire beaucoup. 52% (61,5% des moins de 40 ans et 58,5% des opticiens sous enseigne) savent que tous ne se valent pas, mais ignorent le détail de leurs critères d’attribution. Et pour près de 8% d’entre eux, « il n’y a pas de différences entre tous ces marquages ! » (cette ignorance touche 15,4% des opticiens partenaires de 3 réseaux de soins ou plus). Côté consommateurs, c’est encore pire, même chez ceux qui sont sensibles au Made in France : moins de 5% des opticiens constatent que la majorité des clients soucieux de l’origine des produits se montre bien informée de la signification des différents marquages. 48% constatent que ces porteurs savent qu’il existe des distinctions sans savoir lesquelles, et 47% relèvent que la plupart d’entre eux pensent que tous ces marquages se valent.
*L’enquête a été réalisée via SurveyMonkey du 29 janvier au 08 février 2016 : elle a réuni 234 participants (70% d’opticiens indépendants et 30% d’opticiens sous enseigne)