Enquête exclusive - Les opticien et la basse vision

A l’occasion de la table ronde organisée en partenariat avec Eschenbach Optik, Essilor et Lissac, L’OL [MAG] a proposé aux opticiens de s’exprimer sur le sujet de la basse vision et des aides visuelles.

Les résultats de cette enquête* mettent en valeur les principales raisons de la désaffection des opticiens envers ces segments pourtant prometteurs et les atouts majeurs qu’en tirent ceux qui ont franchi le pas.

Des prescriptions en berne

Les opticiens sont encore peu à s’impliquer en basse vision. Mais les ophtalmologistes semblent être dans le même cas : 34% des opticiens ayant répondu à notre sondage ne reçoivent jamais de prescription d’aide visuelle et 39% en reçoivent moins de 10 par an. Seulement 19% en traitent entre 10 et 50 et seulement 8% en reçoivent plus de 50.

NB d'ordonnances aide visuelle

Un espace dédié à la basse vision dans 8 cas sur 10

21,5% des opticiens déclarant avoir une activité basse vision n’ont pas d’espace dédié (29,5% des indépendants mais seulement 4,76% des opticiens sous enseigne). 40% consacrent à ce segment un espace dédié de plus de 5m² (32% des indépendants mais 57% des opticiens sous enseigne).

Endroit dédié à la basse vision

La basse vision, un élément mineur de l’activité

Pour 60% des sondés pratiquant la basse vision, la part de CA générée par la basse vision est comprise entre 0 et 2%. Pour 28%, cette part oscille entre 2 et 5%. Seuls 12% enregistrent une part de CA supérieure à 5% avec ce segment. Ces résultats, quoique mineurs, peuvent cependant permettre de rester en croissance dans un contexte de baisse du CA moyen par magasin.

Élément mineur de l'activité

La satisfaction personnelle et le relationnel “ophtalmos”, principaux atouts de la basse vision

Pour 63% des opticiens pratiquant la basse vision, le principal apport de cette activité réside dans la satisfaction personnelle qu’ils en tirent : ce chiffre atteint 77% chez les indépendants mais seulement 33% des opticiens sous enseigne. L’amélioration du relationnel avec les ophtalmologistes est citée comme principal atout par 21,5% des opticiens pratiquant la basse vision : 9% des indépendants mais 47,5% des magasins sous enseigne ! Seul 1,54% des répondants cite le « bonus » que représente la basse vision pour devenir partenaire des réseaux de soins.

L’absence de demande et de formation dissuadent les opticiens

Les deux principales raisons évoquées (ex-aequo à 37% chacune) par les opticiens ne pratiquant pas la basse vision sont «je n’ai pas la demande/la clientèle» et «aucun membre de l’équipe n’est formé». Sans surprise, cette absence de formation est exclusivement évoquée par les indépendants. Notons que le caractère chronophage de l’activité est cité comme raison principale par seulement 11% des opticiens n’ayant pas d’activité basse vision.

Une notion du prix assez juste

55,5% des opticiens qui ne pratiquent pas la basse vision pensent que le coût d’un “kit de départ” pour démarrer se situe entre 500 et 1 000€. 26% pensent que le coût est compris entre 1 000 et 2 000€ et 7,4% le situent à plus de 2 000€. 11% pensent que le coût est inférieur à 500€. Dans les faits, la somme de 500€ permet en effet de construire un stock suffisant pour débuter sur le segment des aides visuelles.


*Méthodologie : enquête réalisée en ligne du 5 au 9 février 2015, ayant enregistré la participation de 95 répondants (78% de propriétaires et 22% de salariés ; 69,5% travaillent dans
un magasin indépendant et 30,5% dans un magasin sous enseigne).