Généralisation de la complémentaire santé : les salariés largués et sceptiques
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A quatre mois de la généralisation de la complémentaire santé à tous les salariés du privé, une enquête réalisée par Ifop pour SwissLife* montre que ses bénéficiaires restent sous-informés et sont nombreux à craindre des effets négatifs.
Selon le sondage, près de la moitié des salariés (47%) d’entreprises de moins de 49 personnes ne bénéficient pas encore d’un contrat collectif. Par ailleurs, 26% ne sont pas (ou pas vraiment) au courant de la généralisation de la complémentaire santé à tous les employés du privé au 1er janvier 2016 (31% chez ceux qui ne sont pas encore couverts par leur employeur). Parmi les salariés ne bénéficiant pas encore d’une complémentaire collective, 57% se disent mal informés et 62% soulignent l’absence de consultation des effectifs sur les conditions de mise en place de ce dispositifs dans leur entreprise. Les sondés qui se déclarent au courant l’ont été majoritairement par les medias et les réseaux sociaux (51%). Seuls 29% ont été informés par leur direction, 5% par leurs RH et 2% par un représentant syndical. Les assureurs sont la dernière source d’information sur le sujet (12%). Le manque de connaissance sur le dispositif transparaît aussi sur la question des conditions de résiliation de leur contrat individuel actuel : 25% des salariés non couverts ignorent totalement qui doit effectuer les démarches et autant pensent que c’est à un tiers (employeur ou assureur actuel) de le faire.
Des avantages mis en doute
De manière générale, les salariés concernés par la mise en place du dispositif se montrent plutôt sceptiques quant à son impact sur leur niveau de couverture : 39% pensent que cela va le diminuer et 24% que cela ne va rien changer. Par ailleurs, 33% craignent un effet négatif sur la confidentialité de leurs informations médicales, 27% sur le montant des cotisations, 24% sur la qualité des informations et des conseils de leur assureur, 32% sur les facilités de gestion de leur contrat et 28% sur la clarté des garanties et des frais couverts par leur complémentaire.
Fort intérêt pour les sur-complémentaires
61% des salariés ne bénéficiant pas encore d’un contrat collectif envisagent de souscrire une assurance santé supplémentaire si le niveau de couverture de leur futur contrat collectif leur semblait insuffisant. En moyenne, ils se déclarent prêts à payer 27€ par mois en plus de leur contribution à leur couverture collective. Sur la base d’une cotisation de 15€ par mois à leur charge pour la couverture collective, ils seraient donc prêts investir pour l’ensemble de leurs complémentaires santé un total d’environ 40€ par mois.
*Enquête menée du 1er au 6 juillet auprès d’un échantillon de 2 013 salariés représentatif de la population employée dans des entreprises de 1 à 49 salariés relevant du secteur marchand (hors agriculture, administration publique, santé et enseignement).