Mobilisation contre le projet de loi Macron : qui fait quoi dans la filière ?
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Aujourd’hui 30 septembre, de nombreuses professions réglementées, notamment dans le secteur de la santé, sont appelées à la grève pour montrer leur opposition au projet de loi « Croissance et pouvoir d’achat », qui prévoit de réformer leur statut. Concernant notre secteur, le texte entend reconnaître la profession d’opticien-optométriste et lui confier notamment la prescription de lunettes et de lentilles. Les organisations de prescripteurs et d’opticiens prennent position.
Fnof et ophtalmologistes : un « Sit In » devant le ministère de la Santé
Le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France », « vent debout contre la loi Macron », organise un sit in à 11h00 devant le Ministère de la Santé, place Pierre Laroque (angle avenue Duquesne / avenue de Ségur), Paris 7ème. Cette opération se déroule avec le soutien des internes, des syndicats d’orthoptistes SOF et SNAO et de la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France). Son but : enjoindre Marisol Touraine à faire valoir, auprès du ministre de l’Economie et des Finances Emmanuel Macron, « les dangers de sa loi qui autoriserait certains opticiens sans formation médicale à dépister les maladies oculaires et les placerait en position de prescripteurs-vendeurs. » Pour les organisateurs, le projet de loi « Croissance et pouvoir d’achat » remet en cause « le modèle moderne de la filière visuelle française axé sur la prévention, au profit d’un modèle à l’anglo-saxonne axé sur la consommation, complètement déconnecté de la réalité hexagonale. Cela contredit frontalement les récentes décisions des autorités sanitaires en matière d’organisation de la filière visuelle, qui confirmaient le rôle des ophtalmologistes et des orthoptistes pour la prévention et le dépistage. C’est un retournement de situation aussi inattendu qu’absurde : depuis quand Bercy s’arroge-t-il les attributions du ministère de la Santé ?! », s’interroge Dr Jean-Bernard Rottier, président du Snof.
Le Synope solidaire de la journée de mobilisation
Le Synope (Syndicat des opticiens entrepreneurs) invite tous les opticiens, adhérents et non adhérents, à la solidarité avec les professions réglementées mobilisées. « Les opticiens, première profession réglementée à avoir été stigmatisée, ayant déjà fait l’objet de mesures iniques et dangereuses pour la santé visuelle des français, s’associent pleinement aux autres professions de santé aujourd’hui concernées. » Après la Loi Le Roux, la Loi Hamon, la loi de financement de la sécurité sociale qui vise à plafonner les remboursements optiques, « les velléités de réformes se poursuivent…au détriment de la santé des français », argumente-t-il.
L’UDO n’appelle pas à la mobilisation
En revanche, l’UDO (Union des opticiens) n’appelle pas ses adhérer à se mobiliser. Après avoir rejoint un collectif de professions réglementées engagé contre « la libéralisation sauvage », le syndicat constate finalement que « les axes principaux défendus par nos confrères – maintien d’un numerus clausus et obligation d’avoir un professionnel de santé dans les statuts des entreprises – ne concernent pas les opticiens », la loi Hamon ayant mis fin à ce dernier élément. L’UDO relève au contraire que « les éléments du projet de loi Croissance et pouvoir d’achat concernant notre profession s’inscrivent dans notre ligne politique. » Le texte tend en en effet à reconnaître la profession d’opticien-optométriste et à lui confier la prescription de lunettes et de lentilles.