Marges, remises, fraudes, 2nde main, smart eyewear… : ce qui vous attend en 2026

L’année 2025 s’est déroulée sans changement majeur pour la profession, mais a vu naître plusieurs projets qui pourraient se concrétiser en 2026, en impactant plus ou moins profondément votre activité. Zoom sur les changements qui s’annoncent.

L’éventuelle extension du délai de renouvellement des équipements est l’une des principales sources d’inquiétude de la filière. L’hypothèse d’un passage à 3 ans a régulièrement circulé ces dernières semaines, et il y a de réelles chances de la voir se concrétiser courant 2026. L’enjeu est important, car près de la moitié des porteurs achètent un nouvel équipement avant 3 ans. L’autre sujet sensible est la réglementation des marges et la limitation des remises, vraisemblablement dans les tuyaux. Si la première n’aurait guère d’effet (elle ne s’appliquera en effet que sur les produits du panier A), la seconde risque d’être, le cas échéant, plus problématique. Il est en effet prévu un plafonnement des avantages commerciaux et financiers accordés par les fournisseurs de dispositifs médicaux aux distributeurs au détail, sous la forme d’un pourcentage du prix exploitant HT.

Le projet de loi antifraudes pourrait aussi constituer un tournant majeur. Dans sa rédaction initiale, l’article 5 autorisait les Ocam à recueillir, réclamer et traiter les données de santé des bénéficiaires. Cette disposition a suscité la vive opposition de plusieurs organisations de professionnels de santé (dont la Fnof) et a été amendée. Mais cette future loi augure, quoi s’il en soit, d’un « serrage de vis » avec des contrôles et des sanctions renforcés.

En parallèle de ces menaces, de nouvelles opportunités se dessinent pour les mois à venir. On devrait enfin voir publier l’arrêté listant les produits de santé éligibles à la remise en bon état d’usage, censé ouvrir la voie à la vente de lunettes correctrices reconditionnées. En 2026, ce segment pourrait donc gagner en visibilité, porté par les attentes en matière de pouvoir d’achat et de durabilité. Vous pourrez aussi tirer parti de la montée en puissance des lunettes connectées et envisager le développement de cette catégorie en magasin, pour éviter son appropriation par les spécialistes de l’électronique. Troisième sujet clé : la freination de la myopie, avec une demande toujours croissante de solutions de freination. L’exploitation de ces leviers de croissance nécessitera dans tous les cas de mettre l’accent sur la formation et le développement de nouvelles compétences. Sur ce point, 2026 marque d’ailleurs l’ouverture d’une nouvelle période triennale de DPC avec, au moins pour 1 an, des orientations prioritaires inchangées.

Opticien-Lunetier continuera bien sûr de vous accompagner au quotidien pour vous aider à comprendre ces débats et leurs enjeux, et à faire les meilleurs choix pour votre activité. Après quelques jours de congés, nous reviendrons dès la semaine du 5 janvier pour vous informer, sur le web mais aussi dans notre magazine papier (également accessible en format digital). Toute l’équipe vous souhaite de très bonnes fêtes et vous adresse ses vœux de réussite, professionnelle comme personnelle, en vous remerciant pour votre fidélité.