Complémentaires santé : l’élection d’E. Chenut à l’Unocam marque-t-elle une scission ?

Le 13 octobre 2025, le Conseil de l’Unocam (Union nationale des organismes complémentaires d’assurance maladie) a élu le président de Mutualité française à sa propre présidence. Malgré l’opposition du CTIP (Centre technique des institutions de prévoyance), qui rompt avec la tradition d’unanimité.

Éric Chenut, président de la FNMF depuis 2021, a été élu pour un mandat de trois ans. Il succède à Marc Leclère, représentant de France Assureurs, réélu en 2022 à l’unanimité. Cette élection s’inscrit dans le cadre d’une alternance entre les grandes familles AMC (mutuelles, institutions de prévoyance, assureurs). Contrairement aux précédents scrutins, le vote de cette année a révélé des tensions. Le CTIP s’est en effet opposé à l’élection d’Éric Chenut, pourtant seul en lice. L’élection s’est donc jouée à la majorité. Parmi les raisons possibles, des observateurs évoquent la crainte que l’Unocam ne prenne une orientation trop politique, au détriment de son rôle technique.

Eric Chenut a listé ses priorités pour les trois prochaines années : renforcer le dialogue avec l’Assurance maladie, développer les relations avec les syndicats de professionnels de santé libéraux dans le champ conventionnel, améliorer l’efficacité collective face aux défis auxquels le système de santé est confronté, renforcer les liens de travail avec l’Inter-AMC.

Il est partisan de réformes profondes, voire radicales (comme, pour l’optique, le renouvellement des lunettes à 3 ans ou l’interdiction de la publicité). « Face aux fortes tensions actuelles, le statu quo n’est ni possible, ni souhaitable et des réformes structurelles sont indispensables pour préserver notre modèle social. Ma conviction est que le trilogue entre AMO, AMC et professionnels de santé est une des clés pour y parvenir. Il reste à l’approfondir, dans une vision pluriannuelle. Travaillons ensemble sur l’évolution des organisations et des rémunérations, avançons sur la gestion du risque et la pertinence des soins ou encore sur la prévention. C’est dans cet esprit de dialogue, d’ouverture mais aussi de responsabilité que j’inscris mon mandat pour l’Unocam », a-t-il déclaré.