La Fnof prend position sur la publicité et le renouvellement des lunettes à 3 ans
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En amont de sa réunion régionale qui se déroule à Biarritz mardi 8 juillet, la Fnof réagit aux mesures proposées par les récents rapports de la Cnam et des trois Hauts Conseils. Si le syndicat s’oppose à l’allongement du délai entre deux prises en charge de lunettes correctrices, il soutient l’idée d’interdire la publicité dans le secteur.
« L’État n’accepte plus le détournement de la loi et de la convention Cnam, qui interdisent au professionnel de santé de faire la promotion de ses compétences, mais autoriserait son enseigne commerciale à le faire à sa place », affirme le syndicat dans sa dernière newsletter. Il explique qu’inciter « à la consommation de produit subventionné par l’État, aussi faible soit-il, n’est pas raisonnable ». Au-delà de la question de principe, il estime que, faute de financement, l’État se « défaussera sur les complémentaires qui n’auront, elles, aucun scrupule à imposer leurs conditions aux professionnels de santé que nous sommes, mais également aux consommateurs ». Sur la base de cette analyse, la Fnof s’oppose à la publicité qui « galvaude le métier d’opticien de santé en permettant de penser que l’on peut se transformer en marchand de tapis ».
La Fnof rejette en revanche l’extension du délai de renouvellement des équipements optiques, également évoquée par les rapports sus-cités. L’organisation y voit une « proposition démagogique et sans intérêt », les chiffres indiquant, dans les faits, un renouvellement moyen au-delà des 3 ans. Cette mesure susciterait de plus une opposition des patients – « accepteront-ils de payer 3 années pour bénéficier des mêmes garanties qu’avant ? » – et peut-être des Ocam, avec le risque que leurs adhérents « demandent une exclusion des garanties optiques, quitte à payer leur équipement eux-mêmes ». Ainsi, si cette mesure venait à être adoptée, le secteur aura, selon le syndicat, 2 solutions : fermer des magasins pour redonner du volume de vente à chaque point de vente et trouver des relais de croissance pour compléter son CA par d’autres sources de revenus. C’est dans cette voie que s’inscrit la Fnof, en misant que la reconnaissance et la valorisation des prestations de l’opticien de santé (actions de dépistage, prévention…). Elle a notamment mis au point le principe de télé-expertise protocolisée (ses modalités sont actuellement soumises aux pouvoirs publics, prescripteurs et complémentaires santé). Le syndicat soutient en parallèle, concernant l’expérimentation en Ehpad, un appui renforcé sur l’opticien local, et a élaboré une proposition pour la réécriture du cadre réglementaire de l’adaptation en primo-délivrance.
Tous ces sujets seront développés lors de la réunion régionale du sud-ouest qui se tient demain soir (19h-23h) à Biarritz au Stade Aguilera. Les inscriptions se font auprès du syndicat.