L’Assurance Maladie suggère d’interdire la pub sur les lunettes et d’espacer leur remboursement

Publié le 27/06/2025

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Une première version du rapport annuel « Charges et Produits » de l’Assurance maladie a été publiée cette semaine. Ce document, encore provisoire, formule ses recommandations pour 2026, essentiellement axées sur la maîtrise des dépenses de santé. L’optique est clairement visée.

L’Assurance maladie émet plusieurs propositions visant à encadrer davantage le secteur des soins visuels, tant sur les équipements optiques que sur l’offre de soins (centres ophtalmologiques). Elle suggère d’abord de revoir le champ des contrats responsables, en allongeant la fréquence de renouvellement des lunettes à niveau de correction inchangé. Le rapport évoque en parallèle l’interdiction de la publicité sur les lunettes de vue et les audioprothèses, afin de limiter les incitations commerciales qui encouragent une consommation non strictement médicale et alourdissent mécaniquement les dépenses des complémentaires. Ces idées ont déjà été formulées à plusieurs reprises, notamment par la Mutualité française. Elles suscitent bien évidemment la désapprobation des organisations professionnelles, mais pourraient bien se concrétiser si Ocam et pouvoirs publics la soutiennent conjointement. « Il s’agit ici de propositions structurantes que la Cnam a souhaité soumettre au débat public et sur lesquelles les organisations membres du conseil de la Cnam sont plus particulièrement invitées à se positionner lors de l’adoption du rapport », précise l’Assurance maladie.

Les centres ophtalmologiques sont également dans le viseur, en raison du développement de pratiques « médicalement injustifiées ». L’Assurance maladie constate en effet la multiplication de structures dont l’activité est marquée par un recours excessif à des actes techniques coûteux, des bilans visuels systématiques ou encore des organisations éloignées du modèle de coordination ville-hôpital. Le rapport propose ainsi de renforcer les contrôles sur les pratiques de ces centres, d’instaurer des sanctions ciblées en cas de manquements médicaux et de réinterroger leur modèle économique, sous statut « centre de santé ».

Le rapport doit être soumis au vote du Conseil de la Cnam le 3 juillet, qui pourra l’adopter en l’état ou y apporter des modifications.

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d’Opticien Lunetier

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