Que Choisir fait la promo des lunettes 100 % santé (et tacle les opticiens)

Selon l’étude de Que Choisir, le 100 % santé représentait 21 % des achats de lunettes fin 2024 (un chiffre en phase avec les données analysées par Xerfi), contre 18 % en 2022. Ces résultats, certes en progression, restent cependant très en-deçà de ceux enregistrés par la réforme en audioprothèse et en dentaire. Pour l’association de consommateurs, « nul doute que l’hostilité des opticiens au dispositif y est pour quelque chose ».

Son enquête, réalisée sur la base d’un questionnaire rempli par 9 361 consommateurs, montre que :

• seulement 58 % des sondés ont remarqué chez leur opticien un présentoir dédié à l’offre 100 % santé ;
• dans la majorité des cas, le 100 % santé n’a pas été évoqué lors de la discussion avec le vendeur ;
• les devis ne mentionnant pas d’option 100 % santé demeurent courants.

« Bref, les opticiens semblent toujours mettre pas mal d’énergie à passer sous silence l’offre, à laquelle ils sont opposés depuis son lancement. Petite amélioration, malgré tout, par rapport à notre enquête de 2022 : dans les rares situations où le dispositif 100 % santé a été cité, à peine 15 % des opticiens l’ont dénigré – contre 22 % trois ans auparavant. Et 1 sur 10 l’a même conseillé ! La plupart d’entre eux n’ont pas pris parti », commente Que Choisir.

L’article pointe le manque d’entrain des opticiens pour le panier A, mais aussi le faible choix proposé sur ces produits : « Trouver son bonheur parmi à peine 17 modèles – le minimum réglementaire – ne va pas de soi. Néanmoins, les opticiens sont libres d’en proposer davantage. Surtout, il leur revient de sélectionner un panel de formes, de qualités et de couleurs susceptibles de plaire. Vu leur enthousiasme pour la réforme, pas sûr qu’ils mettent du cœur à l’ouvrage… » Que Choisir évoque aussi l’éventail limité de traitements pour les verres, notamment l’absence de filtres anti-lumière bleue, même s’ils sont « en réalité parfaitement inutiles ».

8 acheteurs sur 10 satisfaits

Sans surprise, de nombreux sondés expliquent n’avoir pas opté pour le panier A car leur complémentaire santé propose une bonne prise en charge des équipements du marché libre. « C’est en effet un écueil bien identifié, qui nourrit la réputation bas de gamme de l’offre. Cette dernière permet avant tout d’éviter de renoncer aux lunettes. Or, les contrats qui y donnent accès les remboursent déjà correctement. A contrario, les personnes ne s’équipant pas faute de couverture complémentaire n’ont pas droit au 100 % santé, précisément pour ce motif… »

Selon l’enquête, 45 % des acheteurs d’un équipement 100 % santé se déclarent pourtant très satisfaits, et 37 %, assez satisfaits. Ces chiffres cachent cependant des disparités : « L’enthousiasme est légèrement plus marqué pour l’achat de verres unifocaux que pour les multifocaux. Enfin, 62 % des répondants les jugent de qualité équivalente à leur précédente paire, et 9 % en sont même plus contents. »