Le Rof émet de « fortes réserves » face à l’idée de passer le délai de remboursement à 3 ans

Publié le 24/04/2025

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Le 11 avril dernier, dans Les Echos, puis sur les ondes de RMC quelques jours plus tard, Eric Chenut, le président de la Mutualité Française, a dévoilé certaines propositions pour faire des économies. Notre secteur y était mentionné à plusieurs reprises. Le Rof, Rassemblement des opticiens de France, revient aujourd’hui sur différentes idées émises.

Un renouvellement tous les 3 ans ?

Concernant la volonté de passer les délais de remboursement de 2 à 3 ans pour les équipements optiques, le Rof estime que « cette mesure éloignerait les Français de leurs professionnels de santé, compromettant le suivi médical et le dépistage des troubles visuels ». Et ce, « dans un contexte d’augmentation des troubles visuels des Français, notamment pour des raisons liées au vieillissement de la population et aux modes de vie qui accélèrent le développement de la myopie chez les jeunes ». Le syndicat rappelle que 85 % des renouvellements font suite à une visite chez l’ophtalmologiste, « qui a délivré une ordonnance et constaté un besoin de soins avéré, et que 49 % des porteurs renouvèlent leurs équipements avant 3 ans ».

La « pseudo-gratuité » des lunettes

Concernant la formule d’Eric Chenut, selon laquelle les porteurs percevraient une « pseudo-gratuité » quant à leurs lunettes, le Rof rappelle les moyennes de reste à charge constatées : « à l’exception des équipements 100% santé, qui sont pris en charge intégralement, la prise en charge des équipements optiques se fait à hauteur de 9 centimes par l’Assurance maladie, puis par les complémentaires selon le contrat souscrit par les assurés qui payent des cotisations ou des primes en conséquence. Néanmoins, et du fait des limitations prévues par les contrats responsables, le reste à charge pour les patients varie entre 125 et 130 € pour des verres simples, et entre 165 à 185 € pour des verres progressifs ».

Les soins « pas nécessaires »

Alors que la Mutualité souhaite « se recentrer sur les soins essentiels » pour éviter de rembourser des « choses qui ne sont pas nécessaires », le Rof oppose une nouvelle fois des données chiffrées : « 3 Français sur 4 de plus de 20 ans et 97 % des plus de 60 ans sont concernés par des troubles visuels. Le besoin de suivi et de correction de la vue est évident et nécessite une attention particulière ».

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d’Opticien Lunetier

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