Sym Lab – Snof : réaction de la société et détails de la plainte

Publié le 04/02/2025

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Suite aux attaques du Syndicat national des ophtalmologistes, qui a récemment déclaré avoir porté plainte contre Sym Optic, l’entreprise Sym Lab publie un communiqué pour défendre son modèle. Elle affirme également ne pas avoir reçu cette plainte, que L’Opticien-Lunetier a pu consulter.

La société Sym Lab, qui promet l’obtention à bref délai d’une prescription d’un équipement optique via une télé-expertise, déclare que sa solution « offre une réponse sécurisée aux patients éloignés des centres urbains ou confrontés à des délais d’attente insurmontables » et « ne remplace en rien la consultation en présentiel ». Elle ajoute que ses services, qui auraient déjà bénéficié à plus de 70 000 patients, s’inscrivent « dans le cadre d’une collaboration étroite avec un nombre croissant d’ophtalmologues français », à qui elle propose « des outils de diagnostic avancés pour une prise en charge toujours plus précise et efficace », notamment grâce à l’intégration de l’intelligence artificielle dans l’analyse des fonds d’œil. Sym Lab assure agir « dans le strict respect des réglementations en vigueur, en lien constant avec les autorités de tutelle et les pouvoirs publics ». L’entreprise ajoute qu’une première plainte visant ses activités a été classée sans suite, ce qui « acte la conformité de [son] modèle », n’avoir été sollicitée « pour aucune nouvelle enquête et procédure » et « rester ouverte à toute demande d’échanges constructifs ».

Exercice illégal de la médecine

L’Opticien-Lunetier a de son côté pu prendre connaissance du contenu de la plainte du Snof. Ce document d’une trentaine de pages s’appuie sur plusieurs témoignages, certains attestés par constat d’huissier. La plainte vise plusieurs protagonistes : les dirigeants de Sym Optic, les opticiens utilisant le service, ainsi que les ophtalmologistes qui acceptent de délivrer une ordonnance de prescription de lunettes à un patient qu’ils n’ont jamais vu. Le syndicat évoque également un cas d’ordonnance antidatée. Il affirme que « les différentes altérations de la vérité exposées dans les ordonnances sont de nature à causer plusieurs préjudices au patient à savoir la surfacturation des lunettes pour rémunérer des médecins par les magasins d’optique et la perte de chance de détecter une maladie grave ». Concernant les opticiens, il leur « est reproché d’avoir pratiqué illégalement la médecine pour avoir établi un diagnostic médical, acte réservé à un médecin, en prenant des mesures oculaires sur un patient puis en interprétant ces mesures par la conclusion que le patient a besoin de lunettes ». Ce grief concerne aussi les ophtalmologistes qui, « en entérinant les mesures prises par les opticiens dans une ordonnance établie en leurs noms, prêtent leur concours aux opticiens dans leur commission de l’infraction d’exercice illégal de la médecine » et « en cela, se rendent également auteurs de cette infraction ».

Ni téléconsultation, ni télé-expertise

Le Snof affirme enfin que, le contact entre le médecin et le patient étant asynchrone, l’activité de Sym Optic n’entre pas dans le champ de la téléconsultation. Il ne s’agirait pas non plus de télé-expertise, car « l’ophtalmologue requis ne formule pas de conseil à l’opticien à l’issue de son travail » et « les opticiens ne sollicitent pas l’avis d’un professionnel médical en raison de ses compétences particulières, mais ils demandent simplement une prescription établie par ordonnance ». Par ailleurs, « les opticiens ne communiquent vraisemblablement pas l’ensemble des données médicales nécessaires à la bonne marche d’une télé-expertise. En effet, il n’a pas été demandé aux patients de communiquer à l’opticien, ou directement à l’ophtalmologue, ses examens précédents, ses pathologies en cours et ses antécédents médicaux ».

En conclusion, le Snof affirme, en précisant les articles de loi concernés (du code pénal, du code de la santé publique et du code de la consommation) que sont caractérisées les infractions suivantes : faux par les ophtalmologues, complicité de faux par les personnes morales et les opticiens, exercice illégal de la médecine par les opticiens, exercice illégal de la médecine par les ophtalmologues, complicité d’exercice illégal de la médecine par les personnes morales concernées et tromperie du consommateur. Notons que le syndicat se réserve le droit de se constituer partie civile ultérieurement.

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d’Opticien Lunetier

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