Quelle est l’empreinte carbone de l’optique en France ?
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Pour la première fois, le think tank spécialisé, The Shift Project*, a chiffré l’empreinte carbone de la production de l’optique, pour la France. Les résultats de ce rapport intermédiaire ont été présentés ce jeudi 16 janvier, lors d’une conférence intitulée « Décarbonons les industries de santé ». Quels sont les principaux chiffres à retenir ?
La production de verres consommés en France (32 millions pour la consommation française) génère « l’émission de 81 ktCO₂e par an, ce qui représente entre 1,7 et 2,8 kgCO₂e par unité ». Bien entendu, ces chiffres varient en fonction des lieux de production des semi-finis et du surfaçage. Le Shift Project a ainsi identifié 3 cas avec pour chacun l’empreinte carbone correspondante.
Concernant les montures (16 millions de montures produites en 2023), le Shift Project estime que « les productions des montures consommées en France sont responsables de l’émission de 49 ktCO₂e par an, ce qui représente environ 3 kgCO₂e par unité ». Dans son rapport, il chiffre à 95 %, le taux de montures produites à l’étranger, dont 80 % en Chine. Le mix électrique chinois étant 13 fois plus carboné que le français, cela explique la part de la consommation d’énergie dans la répartition globale de l’empreinte carbone d’une monture. Le transport, estimé à 18 %, s’explique principalement par l’importation en avion.
Pour les lentilles de contact, le rapport note que « la majeure partie du poids du produit fini provient des emballages, et notamment des blisters en plastique et en aluminium. La plupart des lentilles sont également fabriquées dans des moules à usage unique, ce qui induit donc des pertes de matériaux lors des phases de production ». Le Shift Project n’a pas pu, pour l’instant, explorer ce segment plus en profondeur faute de données.
* Créé en 2010 et présidé par Jean-Marc Jancovici, ce think tank produit des analyses chiffrées et des propositions pour « libérer l’économie de la contrainte carbone » en la rendant moins dépendante des énergies fossiles. Il vise la réduction au maximum des émissions de gaz à effet de serre, principalement le CO2, pour limiter le changement climatique. Ses évaluations sont exprimées en kilos ou tonnes d’équivalent CO2 (kCO2e ou tCO2e), une mesure commune qui permet de comparer des activités ou des secteurs différents.