Primo-prescription des lentilles par les orthoptistes : « Une grave menace pour la santé oculaire des patients », selon l’AOF
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Comme nous vous l’indiquions dans notre news, les textes fixant les modalités de la prescription de lentilles correctrices par les orthoptistes sont parus le 14 juillet au Journal officiel. Pour l’Association des optométristes de France, cette nouvelle possibilité constitue « une grave menace pour la santé oculaire des patients ».
Pour l’AOF, ce décret démontre « l’absence d’expertise du ministère de la Santé sur le sujet de la contactologie ». Sa colère repose sur « l’insuffisance de formation des orthoptistes en contactologie. En effet, les orthoptistes diplômés avant 2017 ne recevront que 14 heures de formation dans ce domaine complexe. Cette formation limitée ne leur permet pas d’acquérir les compétences nécessaires pour garantir un appareillage en lentilles de contact sûr et efficace pour leurs patients. »
Autre point de désaccord, l’utilisation de la lampe à fente pour laquelle « le décret n’exige aucune heure de formation », ce qui « expose les patients à des risques accrus de complications graves. » L’AOF rappelle que « les opticiens qui suivent des formations niveau licence reçoivent plus de 230 heures dédiées à l’étude de la contactologie, tandis que les optométristes de niveau master bénéficient de plus de 360 heures de formation dans ce domaine. »
Plus généralement, l’AOF s’étonne de « la complaisance du Syndicat National des Ophtalmologistes de France (SNOF) face à ce décret. Il est en effet incompréhensible que le SNOF, qui s’était pourtant fermement opposé à la modification de la primo-prescription par les opticiens, une mesure dont les risques potentiels sont négligeables, ne réagisse pas à cette décision qui fragilise davantage la santé oculaire des patients. Cette inaction du SNOF soulève des questions quant à ses motivations et à son engagement réel à défendre la qualité des soins dans la filière visuelle. »
En conclusion de sa réaction, l’AOF « exige du prochain gouvernement une révision immédiate de ce décret ainsi qu’un élargissement des prérogatives des opticiens et optométristes en contactologie, en s’appuyant sur les délégations de tâches déjà présentes sur le terrain. La santé visuelle des patients et la reconnaissance des compétences avérées des opticiens et optométristes ne doivent pas être sacrifiées sur l’autel d’intérêts corporatistes. »