Hausse des tarifs des Ocam : le gouvernement ouvre un dialogue qui s’annonce houleux
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Après avoir déclaré que des « augmentations de plus de 8 % et plus n’étaient pas acceptables » de la part des Ocam, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a annoncé hier 7 décembre dans les colonnes du Midi Libre qu’il rencontrerait « l’ensemble des parties prenantes le 15 décembre ».
Dans cette nouvelle interview, Aurélien Rousseau critique à nouveau les très importantes hausses de cotisations des complémentaires. Elles « annoncent vouloir augmenter les tarifs à 8 % à 10 %, cela me semble excessif. Dans un contexte inflationniste, ce n’est pas tenable », insiste-t-il, en annonçant une réunion avec les différents protagonistes le 15 décembre.
Selon la presse assurantielle, cette rencontre sera celle du CDoc, le comité de dialogue avec les organismes complémentaires institué en 2022 par l’ex-ministre François Braun. Peu active depuis sa création, cette entité intègre aussi l’Assurance maladie et la Sécurité sociale. Compte tenu des dernières déclarations, l’éxécutif devrait y tancer les représentants des Ocam, qui de leur côté avanceront leurs arguments récurrents pour justifier des tarifs en hausse, notamment le 100 % santé et l’augmentation du ticket modérateur en dentaire (dont le coût, pour les complémentaires santé, est estimé à 500 millions d’euros).
Les pourparlers s’annoncent houleux, chacune des parties campant, pour l’heure, sur ses positions. Dans un communiqué, la Fnim (Fédération nationale indépendante des mutuelles), estime qu’Aurélien Rousseau « franchit de nouvelles frontières de l’absurde » et « accuse nos organismes de faire de nos adhérents la variable d’ajustement de nos modèles économiques. La seule variable d’ajustement que nous attendons, c’est l’efficacité des pouvoirs publics à maîtriser les évolutions des dépenses de santé. Depuis trop longtemps, ce sont bien les gouvernements qui ont fait des mutuelles et des organismes complémentaires les variables d’ajustement de leurs politiques budgétaires. Le ministre annonce une nouvelle discussion avec les organismes complémentaires. A en croire les non résultats des précédentes, on peut douter du succès des prochaines. D’autant que tous les arguments ministériels se fracassent sur la réalité des chiffres ». Le ton est donné.