Myopie évolutive : la lumière rouge et le sommeil pourraient jouer un rôle
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Des récents travaux scientifiques font émerger de nouveaux facteurs susceptibles d’influencer l’apparition et l’évolution de la myopie, qui ouvrent des pistes complémentaires en termes de prévention et de traitement.
Des études cliniques ont montré que la myopie est multifactorielle. Elle dépend, notamment, de l’hérédité (si les deux parents sont myopes, l’enfant à entre 35 et 60 % de risques de l’être aussi), de la sollicitation de la vision de près et de l’exposition à la lumière naturelle (qui inhibe la croissance de l’œil. A côté de ces données établies, de nouvelles recherches font émerger d’autres facteurs. L’une d’elles, menée au Japon, suggère un intérêt de l’exposition à la lumière violette chez les enfants de 8 à 10 ans, chez lesquels elle a réduit de 0,1 mm, sur 6 mois, l’augmentation de la longueur axiale de l’œil (par rapport au groupe contrôle), avec une myopisation moindre (diminution de l’équivalent sphérique de 0,18 D contre 0,67D dans le groupe contrôle). Une équipe de chercheurs chinois et australiens a en outre réalisé un essai clinique sur 112 enfants originaires de Chine, exposés de façon aléatoire à une thérapie mêlant lumière rouge + lunettes ou au même dispositif mais ne délivrant que 10 % de l’intensité de la lumière rouge. La moyenne des variations de l’équivalent sphérique sur 6 mois était de +0,06 ± 0,30 D (absence de myopisation) dans le 1er groupe et de -0,11 ± 0,33 D dans le groupe témoin, avec des augmentations respectives de longueur axiale moyenne de 0,02 ± 0,11 mm et 0,13 ± 0,10 mm. Ces données relatives aux lumière rouge et violette doivent cependant être accueillies avec prudence, dans l’attente de résultats complémentaires.
Différents travaux ont par ailleurs révélé un lien entre la myopie et les habitudes de sommeil. Un article publié en février dernier dans Review of Myopia Management relate une étude menée durant 2 ans sur un échantillon de 6 295 enfants âgés de 6 à 9 ans. Selon ses résultats, se coucher après 21h30 est associé à un risque plus important de devenir myope, mais aussi de voir sa myopie progresser. Ces conclusions vont dans le sens de travaux plus anciens (2016), qui ont précédemment établi une relation inverse entre la durée du sommeil et la myopie, ainsi qu’une diminution de la qualité du sommeil chez les enfants fort myopes, avec un horaire plus tardif de coucher.