Congrès de la Fnof, J-3 : pour que les opticiens ne soient plus les « dindons de la farce »
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Le Congrès 2023 de la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France) se déroulera à Biarritz dimanche 4 et lundi 5 juin. Pour Hugues Verdier-Davioud, président du syndicat, cet événement sera l’occasion d’évoquer « tous les sujets sans tabou » et de dessiner le futur du métier à 5 ans.
Ce Congrès sera le premier organisé sous la présidence de Hugues Verdier-Davioud. Son ambition est de projeter la profession vers l’avenir, avec l’éclairage de différents experts : économistes, juristes, représentants de l’Assurance maladie… « Parce que nous n’avons peur de rien, nous n’hésiterons pas à les challenger, au regard de notre quotidien, des arbitrages qui se présentent à nous, aujourd’hui, notamment les appels d’offre réseaux », annonce le chef de file de la Fnof. La situation économique du secteur, fragilisée par les réformes successives, sera largement abordée. « Il est l’heure de faire quelques bilans sur les relations que nous avons tissées avec les financiers et les financeurs, avec les fabricants, avec les ophtalmologistes et orthoptistes, avec les partenaires et avec l’autorité publique, afin que, ensemble, nous redessinions une filière… »
La « prestation rémunérée » comme voie d’avenir
Sur la base de ces différents échanges, une projection à 5 ans sera réalisée, avec les nouveaux rôles pouvant être joués par la profession, notamment sur la myopie. Sur ce sujet, la Fnof veut éviter que les opticiens soient « une fois de plus les dindons de la farce » et ne deviennent que des exécutants. Son président n’hésite pas à tacler les fabricants : « j’espère que les uns et les autres n’oublieront pas que nous sommes les meilleurs experts en détermination du bon verre à préconiser au patient. Sans opticiens, il n’y a plus d’anamnèse et de fait, il n’y a plus besoin de distinction entre les verres. Je n’oublie pas que les fabricants se sont bien gardés de nous demander notre avis sur les verres choisis pour garnir le panier A, niant au passage notre expertise, nos compétences, nos champs de valorisation et, accessoirement, les besoins des patients. Et demain, certains voudraient que le panier A soit valorisé par l’intégration de verre polarisé, en réponse à certaines pathologies ? Ou bien qu’il accueille des verres de freination, parce que, dixit, ‘si on ne propose rien, on nous imposera pire !’ » De manière globale, la Fnof présentera son projet axé sur « la prestation rémunérée » qu’elle considère comme la future richesse de la profession. Un projet « concret, factuel, réalisable facilement, sans coût majeur, dans le respect des spécificités de chacun, et au-delà de tout corporatisme ».
Enfin le Congrès de la Fnof traitera de l’évolution du rapport au travail avec, entre autres, une présentation de l’étude sur les pratiques de la VAE et d’une campagne de promotion du métier, et une intervention de la CNAMS (Confédération nationale de l’artisanat, des métiers et des services). « Nous ouvrir à l’autre, ‘changer de point de vue pour voir le monde avec un autre regard’, c’est envisager une problématique sous tous ses aspects pour nous permettre de trouver la meilleure solution à une contrainte. Ce serait un comble que des opticiens n’y parviennent pas ! », conclut Hugues Verdier-Davioud.
Pour consulter le programme complet, cliquez ici.