Allongement de la formation des opticiens : le gouvernement botte en touche
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Interpellée, à l’occasion des questions orales, sur l’opportunité de rallonger d’un an les études d’optique pour renforcer les compétences des opticiens et développer les délégations de tâches, Marie-Arlette Carlotti, ministre chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, a répondu au nom du ministère de la Santé, en concentrant sa réponse sur les protocoles de coopération ophtalmologistes / orthoptistes, sans se prononcer sur le fond du sujet.
Pour le sénateur Ronan Kerdraon, il serait judicieux, compte tenu de la pénurie croissante d’ophtalmologistes, de faire passer à 3 ans les études d’optique, avec une année supplémentaire intégrant deux stages pratiques à l’hôpital et en cabinet médical. Il s’agirait notamment de renforcer les compétences des opticiens en matière d’examen de vue, d’adaptation de lentilles, voire d’initiation au dépistage. Au sein de cette formation qi serait intégrée au dispositif LMD, l’élu suggère d’instaurer un numerus clausus, «même à titre provisoire», car «il faut mettre en place une régulation du nombre de diplômés et non pas de la quantité de points de vente, comme ont pu le préconiser certains.»
Mais, au nom de la ministre de la Santé Marisol Touraine, Marie-Arlette Carlotti, ministre chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, lui a apporté une réponse peu précise : «la santé visuelle, en particulier l’examen de la vision, constitue un enjeu essentiel, du point de vue tant médical que social, économique et politique. Pour faire face à cet enjeu, le recours au dispositif des coopérations entre professionnels de santé est privilégié par le ministère des affaires sociales et de la santé, ainsi que par les professionnels eux-mêmes. Les ophtalmologistes sont prêts à déléguer des tâches aux orthoptistes et aux opticiens. Si la formation des opticiens-lunetiers relève du ministère de l’éducation nationale, celle des orthoptistes est, elle, en cours de «réingénierie», sous la responsabilité conjointe du ministère des affaires sociales et de la santé et du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.» Marie-Arlette Carlotti a rappelé que des protocoles de coopération entre ophtalmologistes et orthoptistes sont déjà mis en place et réduisent les délais d’obtention de rendez-vous «pour les patients ayant seulement besoin d’un renouvellement de lunettes et améliore les délais de prise en charge par un ophtalmologiste, en permettant à ce spécialiste de se consacrer aux patients dont la santé nécessite des soins plus complexes.» En revanche, la ministre n’a pas abordé le sujet de la formation des opticiens sur laquelle elle avait été interpellée, ni la question de l’opportunité de leur confier de nouvelles tâches dans le cadre des protocoles de coopération.