Les syndicats d’opticiens co-signent une tribune réclamant la revalorisation de la profession et la réingénierie de sa formation
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Publiée le 28 février dans le Journal du dimanche, la tribune écrite par Annie Chapelier et co-signée par 27 organisations de professionnels de santé et d’étudiants, dont la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France), le Rof (Rassemblement des opticiens de France) et l’AOF (Association des optométristes de France), invite à « passer d’un système de santé médico-centré à un système qui établit son centre de gravité sur les praticiens de santé spécialisés ».
Annie Chapelier (députée Agir du Gard), infirmière anesthésiste de profession, dénonce un manque de reconnaissance « injuste » et demande comment assurer l’attractivité des métiers de santé. Elle estime que, en ces temps de crise sanitaire, « les professions non médicales sont logiquement en attente de réingénierie globale : réingénierie de leur formation pour celles qui ne l’ont pas encore débutée ou pour qui le travail s’est arrêté en chemin, réingénierie de leur statut et de leurs compétences qui doivent être, de toute urgence, alignés aux réalités du terrain ». L’élue pointe notamment du doigt l’absence de coordination des réformes des formations paramédicales. « Leur “universitarisation” s’effectue au cas par cas, et dans un manque de cohérence certain. Pour chacune de ces professions, il existe des formations, des qualifications, des niveaux d’étude et des statuts disparates. Une harmonisation, dans le cadre licence-master-doctorat (LMD) et dans le respect des particularités de chaque profession, apporterait la lisibilité, la transversalité ainsi que les passerelles qui manquent à ces formations, contribuant ainsi à renforcer l’attractivité des professions et à encourager la collégialité multi-professionnelle par des formations et des enseignements communs. »
La tribune expose pour chaque métier les revendications des praticiens de santé. En ce qui concerne notre secteur, elle indique que « les opticiens-lunetiers sont la seule profession de santé dont la formation n’a pas évolué depuis 1998, et qui est sous tutelle de l’Education nationale et non du ministère de la Santé. C’est également une des formations de professionnel de santé qui n’a pas évolué depuis les accords de Bologne en système LMD ». Pour les orthoptistes, le texte constate que, « depuis une réingénierie incomplète de la formation conduisant la plupart des instituts de formation à sacrifier le cœur du métier – la rééducation et la réadaptation -, les compétences et pratiques en orthoptie n’ont eu de cesse d’évoluer. Le développement de masters permettant l’enseignement et la pratique de toutes les compétences ainsi que d’un master en pratique avancée permettrait de mieux répondre aux besoins de la population ». Pour les audioprothésistes, la députée souligne que les programmes de formation « demeurent inchangés depuis 2001 alors que les techniques d’explorations fonctionnelles et de réhabilitation auditive ont connu une évolution importante ».
Affirmant qu’il est maintenant temps d’écouter les professionnels de terrain, Annie Chapelier demande au président de la République de procéder à « ces réaménagements […] simples à mettre en œuvre, et pourtant cruciaux. Cette réingénierie jouera un rôle dans la reconnaissance, la considération et l’attractivité de ces professions, et elle est, plus que jamais, demandée par les soignants ».