“Les attaques et menaces doivent nous pousser au rassemblement”, par J-P. Champion, DG de Krys Group

Publié le 04/11/2013

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Chaque mois, un acteur de la filière vous livre ses états d’âme, son ressenti,
son coup de cœur ou son coup de gueule. Ce mois-ci,
la parole est à Jean-Pierre Champion, directeur général de Krys Group.

 

Les attaques médiatiques et les menaces émanant de projets de lois en gestation dont notre profession a été l’objet ces derniers mois doivent nous pousser au rassemblement et dans certains domaines à la remise en cause. Deux thèmes me paraissent susceptibles de nous mobiliser quelles que soient nos sensibilités. Celui du rôle central de l’ophtalmologiste et celui de la nécessité que les réseaux de soins deviennent ouverts et ne fonctionnent plus sur le principe du numerus clausus.
Tant que l’optique sera ancrée dans la santé visuelle, et que la santé visuelle sera ancrée dans la santé oculaire, autrement dit tant que le produit et le service optique ne seront pas banalisés comme de simples produits de consommation, notre marché créera davantage de valeur. Enlevez l’ophtalmologiste de notre marché en supprimant par exemple le remboursement obligatoire et le marché se contractera comme il s’est contracté en Allemagne et en Grande Bretagne. Le marché se contractera parce que les mutuelles et les assureurs prélèveront moins de primes et ne réinjecteront plus autant de remboursements dans le marché de l’optique. Pour rappel 4,5 milliards d’euros sont prélevés chaque année au titre de primes pour la couverture des soins d’optique et 3,6 milliards d’euros sont redistribués sous forme de remboursements aux acheteurs de lunettes. A titre indicatif, les non amétropes apportent à eux seuls 1,8 milliard d’€ de primes. Notre filière est une filière d’excellence, les chiffres de l’OMS le prouvent : le coût pour la collectivité lié au défaut d’acuité visuelle (accidents de la route, accidents du travail, etc) est de 0,15 % du PIB en France alors qu’il est de 0,45 % en moyenne pour les 27 autres pays de l’Union Européenne.

 


Les attaques et menaces doivent
nous pousser au rassemblement.

 

Si notre filière est une filière d’excellence comparée à ce qu’elle est dans beaucoup d’autres pays,
c’est que les ophtalmologistes sont au centre du parcours de santé visuelle. Les 10 millions de prescriptions portant sur des corrections visuelles sont autant d’occasions de dépistages de pathologies oculaires. Si notre filière est d’excellence c’est que, tablant sur une prescription indépendante réalisée par un ophtalmologiste, les assureurs et les mutuelles sont en mesure de proposer des couvertures optiques attractives et de mieux maîtriser leur rapport sinistres à primes.
Si notre filière est d’excellence c’est également parce que 50 % des verres progressifs sont fabriqués en France au sein de 5 laboratoires qui allient innovation, qualité et traçabilité. Si notre filière est d’excellence enfin, c’est parce qu’une grande majorité de nos magasins sont animés par de vrais entrepreneurs dont une partie est fédérée par des groupements coopératifs. Autre thème qui devrait nous rassembler : les réseaux de soins. Des réseaux de soins optiques ont été institués depuis plusieurs années ; c’est un fait qui s’impose donc à nous. Certains sont à numerus clausus, d’autres sont ouverts, permettant à n’importe quel opticien qui respecte le cahier des charges d’adhérer librement à ces réseaux sans qu’aucune considération de maillage territorial puisse lui valoir d’en être exclu. L’expérience montre qu’un réseau dit ‘fermé’ se limite à 2000-2500 magasins et qu’un réseau “ouvert” dépasse les 6 000. Ce dernier procure donc davantage de choix aux consommateurs puisque plus d’un magasin sur deux est susceptible d’agrément et il permet à l’opticien de contrôler son destin
c’est-à-dire d’entrer dans un réseau ou non, d’en sortir à sa convenance ou d’y rester sans pouvoir en être écarté. Le réseau dit ouvert limite donc la dépendance économique par rapport à un réseau à numerus clausus et offre bien davantage de choix à des consommateurs qui dans leur immense majorité apprécient leurs opticiens et ne souhaitent pas ajouter aux déserts médicaux l’éloignement de l’opticien. 

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