Fermeture ou ouverture des magasins : les syndicats d’opticiens invitent à la prudence maximale
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Dans le cadre des mesures prises face à l’épidémie de Covid-19, la Direction de la Sécurité sociale (DSS) a confirmé hier 15 mars que les points de vente des opticiens pouvaient rester ouverts sous réserve de respecter les consignes de sécurité. Les représentants de la profession invitent cependant à appliquer le principe de précaution et vous préconisent d’opter pour la fermeture afin d’éviter une propagation supplémentaire du virus.
Sur sa page Facebook, la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France) a demandé dimanche soir que, « par civisme et rappel au respect des valeurs républicaines, les opticiens restent fermés à partir de lundi et jusqu’à nouvel ordre et ce, conformément aux décisions gouvernementales ».
Le Rassemblement des opticiens de France (Rof) a quant à lui publié un long communiqué vous conseillant également de ne pas ouvrir votre point de vente. Suite à des échanges avec le cabinet du ministre de la Santé et la DSS , le syndicat précise que les magasins situés dans un centre commercial sont à ce jour interdits de recevoir de la patientèle, conformément à l’arrêté publié le 15 mars au Journal Officiel, mais que les magasins situés hors centre commercial pourront rester ouverts afin de recevoir de la patientèle, « à la condition indiquée dans le flash DGS urgent du 14 mars 2020, à savoir éviter de recevoir tout patient âgé de plus de 70 ans, ou dans un état de santé fragile ou femme enceinte ».
Cependant, les opticiens ne font pas partie des professionnels de santé qui pourront bénéficier des équipements de protection délivrés par les pharmaciens (sur justificatifs), notamment les masques de protection. Ainsi, en l’absence du matériel adéquat, le Rof conseille d’éviter l’ouverture au public des magasins d’optique. « Au vu de la situation sanitaire de la France, et de l’urgence à éviter à la fois de nouvelles contaminations et un engorgement des services hospitaliers, la profession s’honorerait à prendre les mesures adéquates pour ne pas surcharger le travail de nos confrères soignants en première ligne. Le pic de l’épidémie devrait survenir dans les 2 à 3 semaines qui viennent, ce qui rend primordial d’appliquer les consignes du Gouvernement en matière de distanciation sociale », insiste-t-il.
Rappelant que le Covid-19 survit 3 heures dans l’air mais 24 heures sur du carton et jusqu’à deux à trois jours sur du plastique ou de l’acier inoxydable, le syndicat explique que les équipements de prise de mesure, d’examen de vue, de contactologie ou encore les montures peuvent être des vecteurs de contamination. « De plus, certaines informations laissent à penser que le coronavirus pourrait également s’accompagner d’une conjonctivite, pathologie qui nous le savons est généralement hautement contagieuse ». Dans ce contexte, le Rof vous invite « à la plus extrême prudence et responsabilité dans vos décisions à venir concernant votre activité, et d’appliquer scrupuleusement les mesures barrières énoncées par le gouvernement ». Il salue « les décisions courageuses prises par plusieurs de nos confrères de ne pas ouvrir leurs magasins à partir de ce lundi 16 mars 2020. Notre rôle de professionnel de santé dans la séquence actuelle est d’agir en responsabilité et en solidarité avec nos confrères soignants et de tout faire en sorte pour que le virus se propage le moins vite possible et n’embolise pas les hôpitaux ».
L’AOF (Association des optométristes de France) adopte la même position et « invite les opticiens à se comporter en professionnels de santé responsables ». En effet, en raison de la non délivrance d’équipements de protection aux opticiens, ceux-ci ne seront pas en mesure de dispenser leurs services selon les recommandations du gouvernement. L’organisation recommande ainsi la fermeture des points de vente, jusqu’au 15 avril 2020 (en l’absence de nouvelles informations). « Nous vous conseillons toutefois de garder le contact avec votre clientèle en proposant un lien par internet ou téléphone afin d’assurer un service d’urgence tout en respectant les recommandations du gouvernement », ajoute l’AOF. Elle conseille aux opticiens et optométristes travaillant en cabinets médicaux ou centres hospitaliers, de prendre contact avec leur supérieur hiérarchique.
« A l’heure où nous écrivons ces lignes, la majorité des cabinets libéraux d’ophtalmologie semblent s’orienter vers un service minimum couvrant les urgences, les consultations de routine étant reportées », déclare le syndicat.
Des éléments complémentaires vous seront transmis dès que possible en ce qui concerne les dispositifs mis en place par les pouvoirs publics afin de limiter l’impact économique des cessations d’activité des commerçants.