L’OL Mag 737
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L’OL [MAG] n°737 – Février 2020
Edito
Du pire au mieux
L’année 2020 a bien mal débuté pour la filière. La mise en oeuvre du 100 % santé a engendré une pagaille inédite qui a impacté négativement toute la filière, en amont comme en aval. Quand les bugs se sont peu à peu réglés et que l’activité a repris un cours quasi-normal, le coronavirus est venu faire des siennes : les industriels qui se sourcent en Asie s’attendent à être confrontés à des problèmes d’approvisionnement et le Mido, rendez-vous incontournable du secteur riche en lancements de produits, est reporté à juillet.
Le sort semble se liguer contre la profession qui, malgré tout, tient toujours la barre et continue de se battre pour s’imposer en incontournable du parcours de soins visuels. La mise en oeuvre du 100 % santé, aussi chaotique soit-elle, a détourné les enseignes des communications promotionnelles. Les publicités axées sur les prix sont clouées au pilori, remplacées ces derniers temps par des campagnes mettant en avant les compétences des opticiens en matière d’examen de vue. Dans l’attente du rapport de l’Igas, qui devrait vraisemblablement préconiser l’élargissement des prérogatives des opticiens, les acteurs posent leurs jalons pour imprimer dans l’esprit du public que l’opticien est un professionnel de santé à part entière.
Les jours sont sombres, mais le ciel ne peut que s’éclaircir. D’autant plus que, pour l’heure, le 100 % santé ne semble séduire qu’une faible frange de la population : sur les 46 000 lunettes facturées par Santéclair en janvier (hors réseau de soins), seuls 6 % étaient composées d’une monture et de verres de classe A : 6 % étaient des équipements “panachés” et 88 % des équipements du marché libre. Ces chiffres montrent que vous savez convaincre vos clients de la qualité supérieure des produits de classe B, que vos arguments sont pertinents et que les porteurs vous font confiance. Vous n’êtes plus des marchands de lunettes, mais des pros de la vision sur lesquels les ophtalmologistes et les orthoptistes peuvent s’appuyer les yeux fermés.
Anne-Sophie Crouzet