Provenance des montures 100 % santé : la ministre de la Santé botte en touche

Publié le 27/01/2020

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Lors de la séance des questions d’actualité du 22 janvier, Agnès Buzyn a été interpellée au sujet du lieu de fabrication des montures Rac 0 par une sénatrice, qui est restée sur sa faim.

 

« On peut le vérifier désormais chez les opticiens, les produits Rac 0 ne sont pas fabriqués dans l’Hexagone », a affirmé dans l’hémicycle Sonia de la Provôté, sénatrice du Calvados et membre du groupe Union Centriste, à l’adresse de la ministre de la Santé. « C’est un coup dur pour la filière de la lunette française. Si les marques haut de gamme s’en sortent pour le moment, les lunetiers positionnés sur le créneau inférieur font fabriquer les montures dans des pays à bas coût, comme la Chine. Cette filière, dont certaines entreprises se délocalisent, a perdu près d’un tiers de ses emplois. Outre cette difficulté, les opticiens, par la diminution du remboursement des frais d’optique, craignent de subir un impact important sur leur chiffre d’affaires », a-t-elle ajouté, en pointant du doigt les conséquences négatives du 100 % santé sur les entreprises, « mais aussi sur le maintien des professionnels de l’optique, de l’audition et des soins dentaires dans les territoires », et en demandant à Agnès Buzyn quelles étaient les mesures envisagées pour enrayer ces conséquences économiques.

 

Décentrant ses propos sur l’objectif du Rac 0, Agnès Buzyn a rappelé que « c’est une très belle réforme, qui repose sur la qualité des produits choisis pour entrer dans le dispositif ». Eludant le sujet de l’origine des équipements de l’offre 100 % santé, elle a déclaré que ceux-ci « sont de très grande qualité. Les montures doivent être conformes à une norme garantissant un niveau de qualité et de sécurité et disposer d’un marquage CE. Les verres ont tous été contrôlés, afin de garantir leur conformité à de hautes exigences techniques. Il a été vérifié que tous les verres sont amincis, antirayures, antireflets. Environ 850 verres sont référencés et permettent de couvrir l’ensemble des corrections », a-t-elle répondu à la sénatrice, en soulignant l’importance du choix entre les modèles. « Je vous propose d’aller chez tous les opticiens vérifier par vous-même, parce que c’est ce que nous devons aux Français : l’accès non seulement à des soins, mais à des soins de qualité. C’est ce que nous leur apportons avec cette réforme », a conclu la ministre.

 

En rappelant que sa question portait sur le lieu de fabrication des produits, Sonia de la Provôté lui a rétorqué être « allée chez quelques opticiens et (avoir) pu constater que tout n’était pas fabriqué en France, loin de là. » Au nom de son groupe, la sénatrice a exprimé son attente d’une « évaluation complète de cette mesure, une étude d’impact sur le montant des mutuelles, l’emploi, l’activité économique, le nombre d’assurés sociaux qui sont accompagnés et ceux qui renoncent aux soins parce qu’ils ne sont plus remboursés ».

 

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