Enquête Gallileo : « Les opticiens doivent enrichir leur proposition en solaires afocales »
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Le cabinet d’études et de conseil Gallileo Business Consulting publie son premier Observatoire « Les Français et les lunettes de soleil non correctrices ». Zoom sur ses principaux enseignements, qui mettent en exergue le potentiel sous-exploité des solaires afocales dans les magasins d’optique.
Selon les résultats de l’Observatoire, 52 % des Français de plus de 18 ans (amétropes ou emmétropes) possèdent et utilisent des solaires afocales, 34 % ont des solaires correctrices et 14 % n’ont pas de solaires (20 % des 18-24 ans). En moyenne, ceux qui possèdent et utilisent des lunettes de soleil non correctrices détiennent 2,1 paires et en ont porté 1,6 sur les 12 derniers mois. Environ la moitié des consommateurs possèdent (56 %) ou utilisent (47 %) deux paires ou plus. L’étude de Gallileo met également en exergue la forte disparité de la valeur de l’équipement sur ce segment : 28 % de ceux qui en utilisent les ont payées moins de 20 €, 24 % entre 20 et 49 €, 20 % entre 50 et 99 € et 28 % 100 € et plus. Au total, ce marché génère un CA annuel de 980 millions d’euros pour 15 millions d’unités vendues.
Moins de Français achètent leurs solaires afocales chez l’opticien
Les circuits d’achat des lunettes de soleil afocales sont également extrêmement variés : Gallileo en dénombre plus d’une vingtaine, avec des consommateurs qui en ont déjà fréquenté au moins deux différents pour y effectuer un achat. Le premier circuit cité est le canal opticien, avec 46,8 % des sondés concernés qui y déjà ont acheté des lunettes de soleil non correctrices (plus les porteurs sont âgés, plus ils achètent leurs solaires dans les magasins d’optique). « Cela signifie qu’il y a un potentiel, mais la concurrence est très forte », souligne Maher Kassab, PDG du cabinet d’études. En effet, 1 porteur sur 5 les a déjà achetées dans un magasin de sport ou sur Internet et 1 sur 10 dans un supermarché, une enseigne de mode, un magasin spécialisé dans les lunettes de soleil, sur un marché ou une boutique de bord de plage. Notons également que la fréquentation du canal opticien est en repli : il a été choisi par 33,9 % des utilisateurs ayant acheté des solaires afocales entre janvier 2018 et avril 2019, contre 43,5 % de ceux ayant effectué leur achat en 2017 ou avant, ce qui représente un recul de -9,5 points. A l’inverse, on observe une progression de 10,7 points pour le canal Internet, de 3,2 points pour les magasins de sport et de 5 points pour les enseignes de mode.
L’achat chez l’opticien, une décision volontaire
Quand les consommateurs achètent l’essentiel de leurs solaires non correctrices dans un magasin d’optique, il s’agit d’une décision volontaire pour 85 % d’entre eux, dictée par : de bons conseils sur les produits (pour 44 %), des lunettes de meilleure qualité qu’ailleurs pour la santé visuelle (44 %), la possibilité d’y trouver les marques et les formes souhaitées (23 %) et l’habitude de fréquenter ces points de vente pour les lunettes de vue (37 %). En revanche, ceux qui effectuent leurs achats ailleurs que chez l’opticien déclarent à 65 % ne pas penser à le faire : ce n’est que dans 35 % des cas qu’il s’agit d’une décision volontaire, pour des raisons de prix et d’habitude.
Pour Maher Kassab, « il faut abandonner l’idée qu’un amétrope ne porte que des solaires correctrices. Le plus gros potentiel réside chez les jeunes, puisque 20 % des 18 – 24 ans n’ont pas de lunettes de soleil ». Par ailleurs, chez ceux qui possèdent des solaires afocales, 38 % les considèrent plutôt comme un accessoire de mode (contre 13 % des 45-54 ans) et 15 % plutôt comme un dispositif de santé (contre 24 % des 45-54 ans). Pour toucher cette cible, les opticiens devront donc mettre en avant l’aspect esthétique du produit. Alors que la profession doit, à l’approche de la mise en place du 100 % santé, s’appuyer sur de nouveaux relais de croissance, le PDG de Gallileo Business Consulting indique que « les opticiens, qui vendent de la santé visuelle et de l’esthétique, doivent reprendre les rênes de ce marché et enrichir leur proposition en solaires afocales. Cela signifie notamment de s’appuyer sur les marques et de mettre en avant l’esthétique », conseille-t-il.
*Enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 5 811 Français âgés de 18 ans et plus interrogés online du 18 mars au 5 avril 2019, dont 3 000 possédent au moins une paire de solaires afocales.