La Fnof réclame la suppression des réseaux et pointe du doigt le “Rassemblement des opticiens de France”
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Le Congrès de la Fédération nationale des opticiens de France s’est déroulé le 27 mars à Paris. Soutenu par une dizaine d’associations locales, son président Alain Gerbel est revenu sur les actions contre les plateformes des Ocam et ses démarches visant à valoriser l’opticien de santé, tout en se montrant particulièrement sévère vis-à-vis de la récente création du ROF.
La Fnof place la suppression des réseaux de soins en tête de ses priorités. « La lutte repose sur un ensemble d’éléments : les actions en justice, mais aussi tout un travail de fond avec les ministères, la presse, les organismes complémentaires… », souligne Alain Gerbel, en ajoutant que la profession doit argumenter sa position face aux pouvoirs publics et proposer une alternative aux réseaux. En ce sens, le syndicat propose aux politiques la mise en place de partenariats de soins avec les autres acteurs de la filière de santé visuelle pour une meilleure prise en charge des patients. « Si demain, il n’y a plus de réseau, comment faire pour avoir des clients ? En devenant des opticiens performants et professionnels de santé », assure son président. Il estime qu’à l’avenir, « l’opticien fera la différence par la prestation » qui, rappelons-le, sera détaillée dans le futur devis.
« La Fnof refuse de rejoindre le ROF »
Alain Gerbel se montre très critique sur la création du Rassemblement des opticiens de France : « Sur les neuf propositions du ROF, je ne peux pas en retenir une ». Alors que le Rassemblement entend notamment s’engager au respect de l’éthique et de la déontologie, le président de la Fnof souligne que cela implique d’avoir un code de déontologie, dont la base est la non concurrence entre les membres de la profession. Par ailleurs, « se prononcer contre les remboursements différenciés (comme le ROF, ndlr), c’est se prononcer pour l’ouverture des réseaux, pour des grilles tarifaires, pour des prix opposables… Ce n’est pas satisfaisant », répète Alain Gerbel. Et, quand le ROF veut faire évoluer la formation initiale l’orienter vers celle d’un opticien réfractionniste, la Fnof rétorque que la réfraction est déjà la base du métier et qu’elle s’est battue pour parvenir à ce résultat. « Une union pour déresponsabiliser et mettre une chape de plomb sur la profession, c’est « non » ! L’Union se fera autour de la Fédération », affirme Alain Gerbel.
Un projet axé sur l’opticien de santé
A l’aube de l’élection présidentielle et en perspective des législatives, la Fnof va présenter aux candidats et aux élus son projet qui prévoit, entre autres, outre l’interdiction des réseaux, l’application d’un taux de TVA réduit sur les lunettes avec l’obligation pour les Ocam de maintenir le niveau de leurs garanties. Dans un contexte de baisse démographique des ophtalmologistes, ce programme fait aussi (et surtout !), la part belle à l’opticien de santé et prévoit par exemple d’impliquer la profession dans des actions de prévention auprès des seniors et des scolaires. Dans le même esprit, Alain Gerbel a présenté, avec Thierry Bour (président du Syndicat national des ophtalmologistes) et Ludovic Mathieu (président du Groupement des industriels et des fabricants de l’optique), la seconde version de la Démarche en santé visuelle, dont la dynamique vise à associer progressivement d’autres professions.
Et aussi…
Alain Gerbel a convié à son Congrès les représentants d’une dizaine d’associations d’opticiens, venus présenter leurs différentes actions. Jean-François Amé (Les opticiens d’Alsace) ayant insisté sur la nécessité d’impliquer les collaborateurs dans la défense de la profession, le président de la Fnof a indiqué la création imminente, au sein du syndicat, d’une structure pour tous les salariés, avec un collège pour les employés opticiens et un autre pour les employés non opticiens. Un de ses actuels combats est également la vente de lunettes en pharmacie sans opticien, dont il assure qu’elle est illégale. Une partie de la journée a été consacrée aux échanges avec les organismes de prise en charge, avec une intervention de Patrick Chevance (directeur de gestion Viamedis) venu expliquer les modalités de la pratique du tiers payant et de Bernard Brauge (vice-président de la Fnof) qui présenté l’InterAMC, « concurrent direct d’OptoAMC ». Le compte-rendu complet du Congrès de la Fnof sera présenté dans le prochain numéro de L’OL [MAG].