Nouveaux métiers et transferts de compétences au cœur de la stratégie nationale de santé
Partager :
Marisol Touraine a donné ce matin le coup d’envoi de la stratégie nationale de santé, qui vise à améliorer l’efficience du système de soins et
son accessibilité.
Le gouvernement entend notamment développer
les coopérations entre professionnels de santé.
Ci-dessous, les grandes lignes de son ambitieux programme.
Structurer les soins de proximité autour d’équipes pluri-professionnelles
Ces équipes, articulées autour du médecin traitant, intégreront des médecins, paramédicaux et pharmaciens. Elles pourront prendre la forme de maisons de santé pluridisciplinaire, de pôles de santé ou encore de centres de santé. La stratégie nationale de santé entend, sur ce point, ordonner les dispositifs et expérimentations en cours, tout en «pérennisant et simplifiant la rémunération de coordination.» Celle-ci sera fonction du niveau de structuration et fera l’objet d’un contrat avec l’ARS.
Adapter les formations des professionnels de santé
Les pouvoirs publics veulent développer les passerelles professionnelles et les nouveaux métiers de santé, «correspondant à un niveau de formation intermédiaire entre celui des personnels paramédicaux et celui des médecins.» Il s’agira aussi de «concrétiser» les transferts de compétence. Ainsi, les formations initiales doivent être «décloisonnées» et plus cohérentes avec la réalité de l’exercice. Le gouvernement suggère notamment une «licence santé» avec une spécialisation progressive et souhaite développer la validation des acquis de l’expérience pour faire évoluer les délégations de compétence. Les critères de qualité de la formation continue seront quant à eux axés sur l’exercice pluridisciplinaire.
Améliorer l’accessibilité et le partage des systèmes d’information
Le DMP (dossier médical personnalisé) entrera dans une nouvelle phase, avec la définition du socle d’informations qui doit y figurer. Il doit être «réorienté au service du parcours de santé comme outil de coordination.» Son déploiement s’accompagnera de la mise en place d’une messagerie sécurisée pour les professionnels de santé, et du développement de la télémedecine. Pour améliorer l’organisation du système de santé, les données de santé «non sensibles» ont par ailleurs vocation à être mises à disposition de la collectivité. Un cadre national pour identifier les besoins de la population par rapport à l’offre disponible sera aussi mis en place.
Prioriser la prévention sur le curatif
Le gouvernement entend développer les actions de prévention auprès de l’ensemble de la population, «en portant une attention particulière aux plus démunis.» Leurs thématiques prioritaires seront débattues dans le cadre de la future loi de santé de 2014.
Améliorer l’accessibilité financière aux soins
En parallèle de l’accord sur les dépassements d’honoraires, le ministère de la santé ambitionne de généraliser le tiers-payant à tous les médecins avant 2017. A cette date, la complémentaire santé devrait elle aussi être généralisée à l’ensemble de la population.
Promouvoir la recherche
Il s’agira notamment de réorganiser le pilotage de la recherche en santé et d’y inclure les professionnels de santé non-médicaux. «La médecine de demain doit répondre à des exigences nouvelles liées au vieillissement de la population et aux problèmes d’autonomie», explique le gouvernement. L’alliance Aviesan, qui regroupe CHU, universités et EPST (établissements publics à caractère scientifique et technologique), mettra ainsi en œuvre des partenariats public-privé sur des thèmes d’intérêts partagés.