Rapport Asterès sur les réseaux de soins : les opticiens et autres professionnels montent au créneau
Partager :
La Fnof évoque un « rapport sur le mode défense ». Les audioprothésistes, dentistes et médecins réagissent eux-aussi vivement à ce document unanimement jugé partisan.
L’étude élaborée par Asterès pour L’Observatoire des restes à charge ne laisse pas indifférent. Véritable apologie des réseaux de soins, ce document signe, pour la Fnof, le passage des plateformes « du mode attaque au mode défense ». « Comment peut-il en être autrement ? Absence de transparence, conflit permanent avec les professionnels de santé, appels d’offres fantaisistes, détournement de patientèle, allongement des délais de paiement, perte des dossiers…. », liste le syndicat, pour qui le rapport « confirme l’utilisation des données personnelles de santé par les plateformes » et a donc transmis ce document à la Commission européenne.
Lobbying
Soulignant que les réseaux de soins se déclarent favorables à leur évaluation publique et indépendante (en référence au rapport sur l’impact des réseaux de soins prévu par la loi Le Roux attendu cet automne), la Fnof indique que le gouvernement a décidé dans l’urgence de confier la rédaction de ce rapport à l’Igas : « le rapporteur vient d’être nommé et la Fédération le rencontrera très prochainement ». Alors que les auditions n’ont pas encore commencé et que « l’Observatoire des prix en optique et des pratiques des complémentaires santé » n’a pas rendu ses conclusions, le syndicat juge que les plateformes tentent, par l’étude Asterès, d’occuper l’espace médiatique. « Sur la défensive, elles n’ont plus le choix, étant de plus en plus critiquées par les Français comme le révèle le sondage Opinionway « les Français et le libre choix des professionnels de santé » : 95% des Français se prononcent pour le libre choix de leur professionnel de santé et seulement 3% de nos concitoyens font confiance aux complémentaires santé pour les orienter vers un professionnel de santé. Face à un bilan aussi catastrophique, les plateformes enclenchent le mode défense et entrent dans la justification », commente Alain Gerbel, président du syndicat.
Côté audioprothésistes, l’Unsaf a de son côté dénoncé « les résultats sans nuances ni démarche contradictoire » et « la partialité » de L’Observatoire des restes à charge, une structure « sous l’influence de Santéclair ». Le syndicat national des audioprothésistes contredit fermement les conclusions d’Altarès en constatant une « dégradation de la qualité et de l’information en audioprothèse sous l’action des réseaux de soins ». Chez les médecins, la CSMF pointe elle aussi une étude partisane, « commandée par un financeur de réseaux de soins » : « la France est un pays de libertés et les mesures dites incitatives que mettent en place les réseaux de soins confinent, quoi qu’ils en disent, à une obligation. La perte de liberté de choix de l’assuré correspond à une rupture d’égalité du remboursement par l’OCAM », insiste la confédération. Chez les dentistes, la CNSD souligne elle aussi un « constat sans appel » selon lequel les pratiques des plateformes remettent fondamentalement en cause le libre choix du patient, le respect du secret médical, la liberté thérapeutique, l’indépendance professionnelle et la qualité des soins.