OpticLibre : « bientôt 1ère centrale d’achat en France et Belgique »
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C’est par ces mots que Jean-Luc Sélignan, président de Club OpticLibre, a introduit sa dernière conférence de presse en annonçant une progression du chiffre d’affaires de 97% entre 2010 et 2015, avec un CA transité de 111 millions d’euros pour 2015. Il a commenté cette progression en soulignant qu’il s’agissait d’un résultat de « recrutement pur » et qu’à ce rythme, « le Club Optique Libre serait n°1 en 2020 ».
Sur l’année 2015, les opticiens adhérents ont connu une évolution à périmètre constant de +1,39% pour les verres, -3,45% pour les montures optiques, +8,9% pour le solaire, -0,84% pour la contactologie, pour un total de +1,28%. Comment expliquer cette croissance ? Pour Jean-Luc Sélignan, les raisons sont de différents ordres : « L’efficacité et la qualité de nos clients, nos équipes d’experts que nous mettons à leur disposition, mais aussi notre façon d’appréhender le métier de manière différente en analysant les évolutions du métier pour leur proposer des outils spécifiques. Le métier de la centrale a changé également : aujourd’hui, l’opticien attend de sa centrale qu’elle le défende », et plus seulement de bonnes conditions commerciales.
Plutôt que de développer de nouveaux « arguments à la com’ » COL a préféré recruter différents experts dans leur domaine pour accompagner les opticiens, comme Frédéric Bizard, économiste de la santé, avec lequel la centrale a un partenariat exclusif de 3 ans. Appelant à l’analyse et l’esprit critique, Jean-Luc Sélignan espère que la profession sorte « de l’inertie qui a permis des attaques de toutes parts », sans parler de « la stratégie suicidaire des enseignes vis-à-vis des réseaux » et « de la faiblesse du syndicalisme qui a permis au rouleau compresseur des OCAM de terrasser les opticiens. »
C’est pourquoi OpticLibre s’est donné comme objectif pour 2016, de « contrer la fausse information, d’informer les opticiens et de rétablir les vérités » notamment en termes de prix. « Les réseaux ont fait croire que le problème était le prix, mais les prix français de l’optique sont parfaitement régulés. Les montures sont dans la moyenne et les verres figurent parmi les moins chers d’Europe. » Revenant sur l’augmentation des dépenses d’optique (+59% entre 2006 et 2014), révélée par le document « Points de repère » de l’Assurance maladie (voir notre news Augmentation des dépenses d’optique : l’effet « recours » et l’effet « prix »), Jean-Luc Sélignan y voit le résultat « des comportements consuméristes incités par les Ocam. Les réseaux de soins de contribuent pas à un meilleur accès aux soins mais un meilleur confort de soins pour les plus nantis. Ceux qui en ont le plus besoin, n’y ont pas accès. Soyons clairs, nous n’avons rien contre les réseaux si la concurrence peut s’exercer, mais nous sommes opposés aux remboursements différenciés. » Il préconise à l’inverse « un remboursement progressif avec le temps pour que le consommateur choisisse l’optique qui convient bien à ses besoins », mais pour changer les choses, les opticiens doivent avoir un grand esprit critique qui leur permettra de ne plus « se laisser abuser ».