Les opticiens, grand oubliés (dénigrés ?) des Assises de la télémédecine

Publié le 17/11/2025

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Les Assises de la télémédecine, lancées en juin dernier par la Cnam et la Direction générale de l’offre de soins, se poursuivent. Dans ce cadre de cette réflexion transversale destinée à définir les contours futurs de la pratique, l’ARS Normandie a organisé vendredi 14 novembre une série de rencontres dédiées aux filières visuelle, auditive et dentaire.

L’atelier consacré aux soins visuels, qui a pourtant duré 3 heures, a été presque exclusivement consacré aux protocoles de télémédecine déjà en place entre les ophtalmologistes et les orthoptistes, à savoir les protocoles RNI et RNM pour les renouvellements d’équipements optiques, et celui concernant le dépistage de la rétinopathie diabétique. Chacun d’entre eux a été détaillé et illustré par des expériences de terrain. Les points positifs de ce type de coopérations – facilitation de l’accès aux soins en zone rurale, garantie de la sécurité grâce à une double lecture et un suivi plus régulier et rigoureux, amélioration de la satisfaction patient… – n’ont été évoqués que sous l’angle des rapports entre ophtalmologistes et orthoptistes, sans mention d’un intérêt quelconque à recourir aux opticiens. La profession n’a été citée que sur la question des interventions en Ehpad, avec une prise de parole d’Hugues Bregaint, opticien Optic 2000 à Pontorson (50), impliqué dans l’expérimentation mise en place en 2022, promise à la généralisation par le gouvernement (un autre opticien était convié, mais ne s’est pas présenté). Celui-ci a pu présenter le parcours mis en place (rendez-vous sur demande, examen de vue, choix de l’équipement, validation de l’ayant-droit, livraison et suivi) et les difficultés rencontrées, qui se concentrent sur l’accompagnement des soignants, la limite de validité de l’ordonnance et l’état de santé de certains patients.

De manière globale, ces Assises ont quasiment ignoré les opticiens, dont les compétences sont jugées insuffisantes pour assumer davantage de missions. Le Pr Marc Muraine a souligné leur formation « technico-commerciale » et l’impossibilité de cumuler les rôles de prescripteur et de vendeur. Aucune réponse n’a été apportée à Thibaud Thaëron, président de l’AOF, qui, depuis la salle, a interrogé les spécialistes présents sur l’opportunité de confier davantage de tâches aux opticiens, forts d’un maillage beaucoup plus dense que celui des orthoptistes. Et quand Hugues Verdier-Davioud, président de la Fnof, a pu prendre le micro pour rappeler que les magasins d’optique étaient ouverts de 9h à 20h, le Pr Jean-Claude Quintyn (CHU de Caen) lui a rétorqué que les CHU « l’étaient 24 heures sur 24 ».

Seul l’ophtalmologiste Samir Aouididi, représentant de l’Union régionale des médecins libéraux de Normandie, a évoqué la possibilité d’inclure la profession dans des protocoles de télémédecine, à la condition de respecter des bonnes pratiques et de pouvoir contrôler d’éventuels mésusages de la télémédecine. « L’ophtalmologiste doit rester au centre de la filière visuelle, en étant aidé par les orthoptistes et en collaboration avec les opticiens », a-t-il déclaré.

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d’Opticien Lunetier

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