Santé visuelle des enfants : les conclusions en demi-teinte de l’Observatoire Krys Group

La 9ᵉ édition de l’Observatoire de la Vue des Enfants réalisé par Ipsos pour Krys Group*, dresse un bilan contrasté de la santé visuelle des 3-10 ans en France. Si un certain nombre d’indicateurs s’améliorent, des défis majeurs persistent.  

Depuis 2018, le pourcentage d’enfants n’ayant jamais vu d’ophtalmologiste a reculé de 18 points. Pourtant, le délai moyen pour obtenir un rendez-vous reste stable (3,3 mois) et la distance à parcourir pour consulter passe pour la première fois sous les 20 km. Le baromètre souligne une autre évolution positive : l’exposition quotidienne aux écrans se stabilise désormais autour de 2h05 par jour sans augmentation. Ces résultats témoignent d’un meilleur niveau d’information des parents et de l’action de la filière : 87 % des parents déclarent appliquer au moins partiellement les bonnes pratiques de prévention (+ 13 points vs 2023), 65 % savent que les troubles visuels peuvent impacter directement la réussite scolaire de leur enfant et 47 % connaissent les facteurs de risque de la myopie chez l’enfant (23 % en 2018).

Le dépistage précoce reste le maillon faible

45 % des enfants de moins de 5 ans n’ont jamais été examinés. Selon Krys Group, cela est notamment dû aux disparités territoriales en termes d’accès à l’ophtalmologiste : les distances varient du simple au triple (30 km en moyenne pour les familles des communes de moins de 20 000 habitants) et le délai d’attente atteint 4,1 mois en zone rurale, contre 1,7 mois en région parisienne. « Ceci est d’autant plus dommageable que par la mobilisation de sa filière, la France est l’un des pays les plus actifs en Europe dans le déploiement des verres de freination de la myopie, dont l’efficacité, dès l’âge de 4 ans, a été récemment confirmée par une étude du CHU de Poitiers menée en partenariat avec Krys Group », explique la coopérative.

Face à cette fracture, elle positionne les opticiens comme un relais essentiel : présents partout en France, accessibles sans rendez-vous et engagés dans des actions de prévention. Le rapport suggère de les intégrer davantage aux parcours de santé visuelle des enfants afin de réduire les inégalités d’accès aux soins. « Ce serait une réponse concrète pour réduire les inégalités d’accès aux soins visuels et garantir un suivi équitable à tous les enfants. »

*Étude menée par Ipsos du 6 au 23 juin 2025 auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 parents d’enfants âgés de 3 à 10 ans, constitué par tirage aléatoire dans la base des panélistes éligibles.