Fraude en optique : le Rof « sort les griffes » et lance sa blockchain
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A l’occasion du Silmo, le Rof a annoncé la mise en œuvre imminente de sa solution de traçabilité des verres, qui vise à lutter contre la fraude dans notre secteur.
« La fraude nécessite un combat collectif. Nous estimons qu’elle représente entre 8 et 10 % du marché de l’optique. Le Rof s’engage très fortement contre ce fléau qui est souvent le fait de réseaux organisés. Le peu d’opticiens qui fraudent nous impactent très fortement, nous discréditent, notamment dans nos discussions avec les pouvoirs publics, et ponctionnent de l’argent destiné à la santé. Nous allons sortir les griffes », a prévenu Jean-François Porte, président du syndicat.
L’organisation a travaillé sur une blockchain qui sera fonctionnelle en janvier prochain. Cette solution, intégrable aux logiciels métiers, assurera la traçabilité des verres de la commande à la livraison de l’équipement au porteur. Les données inscrites seront anonymisées. Les Ocam et/ou réseaux de soins pourront les consulter dans le cadre de contrôles. Cet outil intègre 8 cas de fraude parmi les plus fréquents. Il a, selon le Rof, obtenu l’aval de la Cnil. « Il bloque la récupération de certaines datas », affirme Jean-François Porte.
Côté industriels, la blockchain compte, pour l’heure, 3 verriers partenaires de taille intermédiaire. Le Rof regrette le manque d’implication d’autres industriels et en a fait part au gouvernement, qui cite d’ailleurs le secteur en exemple : « le ministère de l’Economie nous a confirmé que nous étions la première filière à se doter d’une telle solution », affirme Jean-François Porte.
Le dispositif devrait être opérationnel en janvier prochain. Il pourra coexister avec d’autres solutions du même type, mises au point par des acteurs de la profession (comme la Fnof, qui dispose également d’une blockchain) ou financeurs (Santéclair a développé sa propre solution). « Notre priorité est de le lancer pour générer des écritures et démontrer l’efficacité du système aux Ocam », explique Sandra Vassy, directrice générale du Rof. A terme, la gouvernance sera tripartite, répartie entre les opticiens, les verriers et les organismes complémentaires.