Télé-expertise sans examen médical : les ophtalmos tirent la sonnette d’alarme
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Dans un communiqué, le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) s’inquiète de la délivrance d’ordonnances via des plateformes de télé-expertise en magasin d’optique, sans examen médical préalable.
Le Snof souligne « qu’à ce jour et malgré une position claire des représentants des opticiens (Rof, Fnof et Synom) qui considèrent cette pratique comme non conforme, plus de 1400 magasins d’optique sont abonnés à ce type d’offres commerciales, parfois référencées par des centrales d’achat ». Pour l’organisation, il s’agit d’un « dévoiement de la télémédecine qui permet de délivrer des ordonnances optiques sans examen médical du patient et en absence de parcours de soins, en totale contradiction avec le référentiel du CNPO ». Le syndicat ajoute que le code de la Santé publique dispose qu’une prescription médicale doit faire suite à un examen médical et que cette pratique, « dont le but est commercial », ne fait l’objet d’aucun cadre validé par les sociétés savantes ou la HAS. Elle « prive les clients de ces magasins – essentiellement situés dans des zones concurrentielles, sans réelle difficulté d’accès – aux soins d’un examen de dépistage des pathologies oculaires comme le glaucome ou la DMLA à un stade précoce ».
Le Snof espère que la future loi antifraude permettra une meilleure communication entre l’Assurance maladie et les Ocam, car il est « étonnant que les médecins prescripteurs (ophtalmologistes et parfois généralistes) de ces plateformes puissent signer des milliers et parfois des dizaines de milliers d‘ordonnances. Cela engendre des dépenses optiques importantes non pertinentes. Il faut pouvoir référencer les ordonnances délivrées dans ces conditions ».
En parallèle, les ophtalmologistes rappellent que l’accès aux soins visuels s’est amélioré ces dernières années grâce à l’organisation multisites. Aujourd’hui, 14,6 % d’entre eux exercent dans au moins 2 lieux (hors chirurgie), soit l’équivalent de 626 cabinets supplémentaires, selon les données publiées par le syndicat.