Une étude évalue le potentiel de la téléconsultation et de la télé-expertise chez les opticiens

Publié le 03/09/2025

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La société Lyleoo a commandé à l’institut CSA un sondage visant à évaluer le positionnement des opticiens vis-à-vis des solutions de télésanté. Ses conclusions révèlent notamment la persistance de confusions entre téléconsultation et télé-expertise et un fort besoin d’information de la profession.  

L’enquête a été réalisée du 17 au 28 mars 2025 auprès d’un échantillon de 200 opticiens responsables de magasin (fichier transmis par Lyleoo). 45 % d’entre eux déclarent des difficultés de prise de rendez-vous dans leur région, avec un délai de 5,3 mois en moyenne (7 mois et plus pour 18 %). 91 % des opticiens connaissent la téléconsultation en ophtalmologie contre seulement 55 % pour la télé-expertise (54 % connaissent les 2). Ces solutions sont davantage connues de ceux qui exercent dans des zones où la prise de rendez-vous chez un ophtalmologiste est difficile. L’enquête révèle par ailleurs une ignorance persistante des différences entre les deux dispositifs : seuls 42 % arrivent à en donner une vraie (le fait que la téléconsultation a lieu en synchrone avec l’ophtalmologue via visio est le point le mieux appréhendé), 12 % en donnent une fausse et 36 % ne se prononcent pas. « Seuls 10% des opticiens distinguent clairement les deux dispositifs. Cette méconnaissance contribue à freiner le développement de la télé-expertise, mais souligne aussi un enjeu d’information majeur. Lorsque les opticiens comprennent la distinction, ils voient dans la télé-expertise un outil capable à la fois de renforcer leur légitimité et d’améliorer l’accès aux soins pour leurs patients », souligne Lyleoo.

Plus d’intérêt pour la télé-expertise que pour la téléconsultation

Bien que la quasi-totalité des opticiens connaissent la téléconsultation, seulement 46 % d’entre eux se sont se sont déjà renseignés sur les possibilités d’installer une cabine dans leur magasin. « On note un intérêt plus fort (62 %) auprès des opticiens exerçant dans des zones où la prise de rendez-vous chez un ophtalmologue est difficile », souligne CSA. Interrogés sur le budget nécessaire, ceux qui connaissent le concept le minimisent de 225 € par mois, l’estimant à 1 275 €, contre 1 500 € en réalité. Après connaissance du budget demandé et de la fonction des cabines de téléconsultation, une faible minorité se déclare prête à investir : 7 % en général, 11 % de ceux qui exercent dans des villes de 2 000 à 20 000 habitants. Le prix est le principal frein concernant l’investissement dans une cabine de téléconsultation, loin devant le manque de place et le manque de valorisation des aptitudes de l’opticien.

Seuls 29 % des sondés connaissent des alternatives à la téléconsultation. Parmi eux, 65 % citent la télé-expertise. La moitié des opticiens qui connaissent cette solution se sont déjà renseignés sur son éventuelle installation dans leur magasin. A l’inverse de la téléconsultation, les professionnels surévaluent, en moyenne, de 240€ par mois le budget demandé par la télé-expertise : ils l’estiment à 529 € contre 289 € en réalité. Près d’un opticien sur 3 se dit prêt à investir dans une telle solution (52 % chez ceux qui constatent des difficultés de prise de rendez-vous), avec pour principales motivations la facilitation de l’accès aux soins et la mise en avant de l’expertise en examen de vue. « Dans un secteur où l’image du métier reste parfois cantonnée au commerce de montures, la télé-expertise ouvre une perspective de repositionnement », interprète Lyleoo. Côté freins, 3 principaux obstacles émergent : le manque d’intérêt, la réglementation trop contraignante et le prix du matériel.

Notons qu’un tiers des opticiens cite spontanément la solution Lyleoo (la plus connue) ou d’autres plateformes (Sym Optic, Plus belle ma vue, Ordoptic). « Cette notoriété reflète une structuration progressive d’un marché émergent. Avec son modèle centré sur la collaboration entre opticiens et ophtalmologistes, la télé-expertise pourrait devenir un maillon central de l’organisation des soins visuels en France. Pour y parvenir, trois leviers apparaissent essentiels : clarifier les différences avec la téléconsultation afin de dissiper les confusions, renforcer la communication sur les coûts et la simplicité de mise en place, et accompagner les opticiens dans la compréhension du cadre réglementaire », conclut Lyleoo.

Une étude évalue le potentiel de la téléconsultation et de la télé-expertise chez les opticiens synthese

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d’Opticien Lunetier

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