Le 100 % santé n’explique pas la flambée des tarifs des Ocam (étude Drees)
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La Drees publie une étude évaluant les effets du 100 % santé sur les tarifs des complémentaires santé. Elle souligne que leur hausse est plus importante sur les cotisations des contrats individuels des assurés les plus âgés, et qu’elle est susceptible de se poursuivre compte tenu du recours croissant aux postes concernés par la réforme. Celle-ci ne peut cependant pas expliquer, du moins à ses débuts, l’augmentation des primes des Ocam, contrairement à ce qu’avancent régulièrement ces organismes.
Selon une précédente enquête de la Drees sur les Ocam, la prime mensuelle moyenne d’un assuré de référence pour un contrat individuel a augmenté entre 2019 et 2021, de 87 à 93 euros à 60 ans (+7 %), de 115 à 127 euros à 75 ans (+11 %) et de 130 à 146 euros à 85 ans (+12 %). Elle est restée identique pour un assuré de 40 ans (59 euros) et a baissé pour un assuré de 20 ans, de 36 à 33 euros (-7 %). Les contrats les moins couvrants ou ceux de milieu de gamme sont davantage concernés par une hausse plus forte des primes pour les plus âgés. Notons que la cotisation moyenne des contrats collectifs est en revanche restée globalement stable sur cette période (68 euros en 2021, 66 euros en 2019).
Des cotisations supérieures aux dépenses
En cumulant les années 2020 et 2021 (vs 2019), les Ocam ont remboursé 2,1 milliards d’euros de plus pour les postes de soins concernés par la réforme (optique, audio, dentaire), soit une hausse de 30%. Le recours aux lunettes a augmenté de 17 % entre 2019 et 2021 (idem pour les prothèses dentaires), beaucoup moins que l’appareillage auditif (+ 75 %). L’impact de la réforme sur les dépenses des complémentaires a cependant été amoindri par la crise sanitaire : les remboursements des autres postes de soins ont en effet diminué de 2,6 milliards d’euros sur cette période. Les organismes ayant dû en parallèle verser 1,5 milliard d’euros de contribution exceptionnelle, leurs dépenses ont été supérieures de 0,9 milliard d’euros sur les années 2020 et 2021, alors que leurs cotisations ont augmenté de 1,1 milliard d’euros.
L’étude indique que les « effets de la réforme sur les primes des assurés [sont] difficilement mesurables » et qu’ils « peuvent, à court terme, avoir été amortis par la baisse ponctuelle de la consommation de soins des assurés âgés engendrée par la crise sanitaire malgré la contribution exceptionnelle à laquelle les organismes complémentaires ont été soumis. La hausse des primes des assurés les plus âgés peut être amenée à se poursuivre et ce, d’autant plus que le recours aux postes du 100 % santé et la connaissance de ce dispositif continuent de progresser », analyse la Drees.
*Personne de 40 ans vivant seule et sans enfant, rattachée au régime général de la Sécurité sociale, travaillant à temps plein et percevant un salaire correspondant à la tranche de revenus la plus basse et résidant dans la zone géographique où les primes sont les plus élevées.