Télé-prescription : le Syndicat des ophtalmos porte plainte contre Sym Optic

Publié le 30/01/2025

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Par la voix de son président Vincent Dedes, le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France), nous a confirmé avoir porté plainte contre la société Sym Optic, qui propose aux porteurs une ordonnance en 48 heures à partir d’un examen de vue effectué par un opticien.

Le Snof a assigné Sym Optic devant le tribunal judiciaire de Paris, notamment pour « exercice illégal de la médecine, faux et usage de faux », nous a indiqué Vincent Dedes. Cette entreprise propose « l’émission d’ordonnance en téléconsultation asynchrone. Or, une téléconsultation ne peut pas être asynchrone. Il ne s’agit pas non plus de télé-expertise, car il n’y a aucune facturation d’acte de télé-expertise », explique le président du syndicat.

Sym Optic propose des examens de vue (ainsi que des bilans auditifs), dans des camions et des « téléconsultations » d’ophtalmologie dans des corners en grande distribution, en plus de la vente de lunettes. Son assignation s’inscrit dans le combat mené par le Snof (lui-même assigné par la société Lyleoo pour dénigrement) contre les risques de dérives engendrés par le développement de la télé-expertise en soins visuels. « La téléconsultation chez les opticiens est légale, même si nous alertons sur la potentielle perte de liberté du patient quant au choix de son opticien, la téléconsultation étant parfois attachée à la facturation d’un équipement optique. Il faut aussi rappeler qu’elle ne peut être prise en charge que lorsque qu’il existe un défaut d’accès aux soins et dans le respect du principe de territorialitéDans le cas de Sym Optic, on peut difficilement parler de difficultés d’accès aux soins car leurs services sont souvent proposés dans des zones non sous-dotées en prescripteurs », argumente Vincent Dedes.

Le Snof adresse ici un message à l’ensemble de la filière, notamment aux ophtalmologistes, en rappelant qu’ils sont tenus de respecter les règles de bonnes pratiques établies par le CNPO et publiées début janvier. « L’avenant 9 à la convention médicale précise que les pratiques de la télémédecine doivent suivre les référentiels, dont ceux émis par les CNP. Les ophtalmologistes doivent faire attention à tout cela. On s’aperçoit en effet que, la plupart du temps, ceux qui sont partenaires d’une plateforme de télé-expertise sont impliqués, directement ou non, dans ces sociétés », avertit Vincent Dedes.

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d’Opticien Lunetier

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