Les tarifs des Ocam toujours en forte hausse, malgré des dépenses moins élevées que prévues

Publié le 30/09/2024

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Le cabinet spécialisé en actuariat Addactis a publié son analyse du marché de la complémentaire santé. Réalisée auprès d’une vingtaine d’Ocam, son enquête prévoit, pour l’année prochaine, des hausses de tarifs comprises entre 5,5 et 9,5 % en contrat collectif (vs 8 à 12,5 % en 2024) et entre 4,5 et 8,5 % en contrat individuel (vs 9 à 11 % cette année). Ces augmentations sont très largement au-dessus de l’inflation, estimée par la Banque de France à 2,5 % en 2024 et 1,7 % en 2025.

 

Selon Addactis, les prestations versées par les Ocam ont augmenté de 4 à 5 % entre 2022 et 2023, en collectif comme en individuel, soit environ deux fois plus que celles de l’AMO (+2,5 %). L’optique pèse 15 % de cette hausse en collectif (0 % pour l’audio) et 12 % en individuel (3 % pour l’audio). « Après plusieurs années de fortes croissances, la progression des dépenses des postes concernés par la réforme du 100 % santé semble s’atténuer », relève le cabinet, qui constate une augmentation de 3 % de dépenses entre 2021 et 2023 en optique médicale (hors lentilles), aides auditives et prothèses dentaires, contre + 17 % entre 2019 et 2021. « L’audio ralentit et le dentaire 100 % santé se stabilise », précise l’étude.

Pour 2024, Addactis prévoit une progression des prestations des Ocam de 7 % (taux médian) en collectif et de 5 % en individuel, soit « une année a priori légèrement moins forte qu’anticipée, du fait de l’absence de certaines réformes ». En dentaire, l’analyse pronostique + 10 à + 12 % en dentaire pour les Ocam au premier quadrimestre, « mais cela devrait s’atténuer sur l’ensemble de l’année (réforme passée en cours d’année 2023) ». Pour les honoraires de médecin, la hausse devrait avoisiner 4 %. Enfin, le recours au 100 % santé semble se calmer, avec + 1 % à + 1,5 % attendus sur les consommations optique-dentaire-audio en 2024, « portées par l’optique (+3 % à +4 %) et équilibrées par une stabilisation des prothèses dentaires et une maturité de la consommation audio (moins d’achats neufs, plus de prestations de suivi) ».

Sur le plus long terme, Addactis évoque des risques d’insoutenabilité tarifaire pour certaines cibles à long terme (désengagements de la Sécu, augmentation du nombre de bénéficiaires ALD, vieillissement…) et la nécessité de repenser le modèle. Parmi les solutions, le cabinet suggère notamment le développement de contrats non responsables, de la lutte contre la fraude, de l’accès aux données de santé, ainsi qu’une réduction des charges de fonctionnement.

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