Adaptation des primo-prescriptions : ophtalmos et orthoptistes veulent faire annuler le décret

Publié le 28/06/2024

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Le Snof, le SNAO, le CNP Orthoptie et le CNP Ophtalmologie réagissent vigoureusement au décret fixant les modalités de l’adaptation des primo-prescriptions des équipements optiques par les opticiens, paru ce matin au Journal officiel. Ils dénoncent un texte « dangereux pour la santé visuelle des Français ».

Dans un communiqué, les quatre organisations professionnelles d’ophtalmologistes et d’orthoptistes « alertent sur une réécriture unilatérale et dangereuse du décret d’application de la loi Rist, sans concertation préalable ». Elles affirment que ce nouveau texte contredit les accords préalablement établis lors des réunions de travail avec le ministère de la Santé « pour permettre l’adaptation des lunettes même en l’absence d’accord du prescripteur » (il est en effet prévu que, en l’absence de réponse dans un délai de 10 jours ouvrables, l’accord est présumé acquis, ndlr). Elles demandent donc un recours en annulation auprès du Conseil d’État et, en attendant, « conseillent aux patients d’exiger de la part de leur opticien un retour d’information pour toute modification (obligation légale rarement respectée) à leur médecin prescripteur pour éviter tout risque ou perte de chance ».

Selon les ophtalmologistes et orthoptistes, la modification du décret « ne constitue en rien une amélioration pour les patients, mais pourrait conduire à de nombreuses situations conflictuelles et contentieuses » comme le non-respect de la prescription médicale, l’impossibilité de revenir en arrière une fois le remboursement déclenché et l’abandon du dialogue entre les 3 O. « Le décret marque une claire régression dans la coordination et l’échange d’informations entre opticiens et ophtalmologistes, pourtant déjà déficients pour le renouvellement optique»

Les signataires du communiqué pointent du doigt « certains représentants des opticiens » qui soutiennent cette modification du décret, ce qui « démontre leur grande ignorance des pathologies oculaires graves, pouvant entrainer une modification de la réfraction et nécessitant un avis médical spécialisé. Leur motivation semble donc guidée par l’intérêt financier et la volonté de se soustraire au contrôle médical des professionnels de santé ».

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