Les lunettes autofocus annoncent-elles la fin des verres progressifs ?
Partager :
Dans les prochains mois, plusieurs modèles de lunettes autofocus, à mise au point automatique, vont être commercialisés. Ces produits visent à remplacer les verres progressifs avec une correction optique qui s’ajuste en temps réel.
Les lunettes eProgressives développées par la société belge Morrow seront les premières à être lancées en France. Lauréates des Silmo d’Or 2023 et déjà vendues en Belgique, elles seront mises sur le marché hexagonal dans les prochaines semaines par Novacel. Elles embarquent des verres à cristaux liquides activés par un courant électrique, lui-même piloté par un bouton situé sur la monture (imprimée en 3D), pour modifier instantanément la correction. La mise au point s’effectue en 0,6 seconde. Avec cet équipement, qui a nécessité 7 ans de R&D, Morrow promet un confort amélioré, un champ de vision plus large, une réduction des distorsions latérales et une amélioration de la perception de la profondeur. La start-up lyonnaise Laclarée prépare elle aussi le lancement de ses lunettes autofocus, qui devrait débuter l’année prochaine. Celles-ci utilisent des verres classiques (pouvant être correcteurs) dans lesquels sont insérés une membrane et des liquides, de manière invisible, pour corriger la presbytie. La puissance s’adapte automatiquement à la distance de vision, calculée en temps réel par un capteur. Le système est alimenté par 2 batteries rechargeables insérées dans la monture. Côté look, la société affirme que sa technologie est compatible avec « une très large gamme de montures ».
Pour qui ?
Ces lunettes autofocus s’adressent en premier lieu aux porteurs confrontés à des difficultés d’adaptation avec des progressifs classiques. Selon Morrow, 13 % des presbytes (20 % selon Laclarée) seraient concernés, évoquant une fatigue oculaire, une vision réduite ou des distorsions en vision périphérique. Plus largement, ce type d’équipement s’adapte aux évolutions de la vision et évite donc de changer de correction régulièrement. En revanche, il est plus contraignant en termes d’esthétique, les montures étant nécessairement épaisses pour y loger l’électronique nécessaire. Les fabricants parviennent cependant à miniaturiser au maximum le système pour proposer des designs quasi similaires à ceux des lunettes classiques, avec un choix important (160 variantes chez Morrow). Le principal frein pourrait donc être le prix, puisqu’il débute aux alentours de 1 000 euros, sans forcément de prise en charge possible dans un premier temps par l’AMO et l’AMC compte tenu du caractère nouveau de ce type de produits.
Notons que l’entreprise japonaise Vixion a également mis au point des lunettes autofocus (photo ci-dessous), dont les précommandes viennent d’être ouvertes. Elles promettent de corriger automatiquement toutes les amétropies, presbytie incluse. Un capteur situé entre les deux yeux mesure la distance entre les yeux et ce que regarde l’utilisateur, le dispositif électronique ajuste la correction en fonction. Mais ce produit, vendu l’équivalent de 600 euros, n’a pas le statut de dispositif médical et sera uniquement distribué au Japon dans un premier temps.